TOTEM(S)
La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon [...]
S’inspirant librement d’un fait divers survenu à Lyon, en 2009, Laurent Mauvignier nous transporte dans « la banalité de la brutalité ordinaire ». Un monologue interprété par le comédien Olivier Coyette.
Dans Ce que j’appelle oubli* (texte publié, en 2011, aux Editions de Minuit), l’écrivain Laurent Mauvignier ramène à la vie la victime d’un acte de barbarie, lui redonne la parole à travers une longue et unique phrase de soixante pages qui passe du « je » au « il ». Ce drame incompréhensible a eu lieu à Lyon. En décembre 2009. Entré dans un supermarché, un jeune homme se saisit d’une canette de bière dans un rayon, la décapsule et la boit. Quatre vigiles s’emparent alors de lui, l’entraînent à l’arrière du magasin et se mettent à le battre. A le rouer de coups. Ils ne laissent aucune chance à celui qui finira par succomber à ce passage à tabac.
Une interpellation en forme de cri
« Ils vont arrêter de frapper, peut-on lire dans Ce que j’appelle oubli, je vais retrouver mon souffle, ça ne peut pas finir ici, pas maintenant et pourtant il ne pouvait plus respirer ni sentir son corps ni rien entendre, ni voir non plus et il espérait malgré tout, quelque chose en lui répétant, la vie va tenir, encore, elle tient, elle tient toujours ». Cette interpellation en forme de cri, Olivier Coyette se l’approprie au Théâtre des Halles dans la nudité d’un « plein feu ». Les yeux dans les yeux avec le public, le comédien souhaite faire apparaître « la banalité de la brutalité ordinaire et tragique » de ce fait divers. Et, derrière elle, la « force d’espérance » qui surgit du texte de Laurent Mauvignier.
Manuel Piolat Soleymat
Chapiteau
à 19h. Relâches les lundis 11,18 et 25. Tél. : 04 32 76 24 51.
La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon [...]