Avec « Mentez-moi », Pauline Collet interroge les angoisses de la jeunesse d’aujourd’hui.
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Blanche – L’odyssée d’une vie est une œuvre inspirée de l’histoire familiale de son autrice et principale interprète, Mélanie Viñolo, et mise en scène par Hervé Estebeteguy. Blanche, née en 1922, revisite ses souvenirs à l’aube du grand voyage : c’est un récit poignant qui opère comme une fenêtre sur l’histoire du siècle écoulé.
Disposition peu courante au théâtre, le public est invité à s’asseoir sur deux gradins, ou plutôt deux rangées de bancs, en bifrontal. Entre ces deux moitiés du public qui se font face trône une table massive, longue d’une dizaine de mètres, qui accueille à l’une de ses extrémités des instruments de cuisine. Cet élément quasi unique de scénographie sera aussi bien utilisé comme scène, quai de gare par mimétisme, ferme ou grange par métonymie. Blanche, le dos courbé, y prépare une soupe. Cette vieille femme à qui l’âge n’a pas ôté la vivacité ni la joie est alors visitée malgré elle par son passé. On se retrouve donc bientôt face à Blanche jeune adolescente, son frère adoré, sa tante par alliance venue de Kabylie, sa mère droite et sévère. À mesure du spectacle, les allers-retours dans le temps vont permettre à Blanche de revivre les moments clés de sa vie, qui s’imbriquent dans les événements de son siècle.
Un récit poignant pour quatre interprètes qui y mettent tout leur cœur
Mélanie Viñolo incarne Blanche à tous les âges, avec une intensité et une application qui insufflent une vie considérable à la pièce. Il y a chez elle une détermination puissante et lumineuse. Les trois autres interprètes, Viviana Souza, Camille Duchesne et Arthur Pérot s’avèrent d’excellents partenaires de jeu, justes et attentifs, même si la façon dont ils sont dirigés les amène parfois dangereusement près du surjeu. Tous les trois sont couverts d’un badigeon blanc à base de farine, qui leur confère une qualité spectrale en même temps qu’il file la métaphore culinaire. La mise en scène est dynamique, parfois créative même, bien qu’elle n’esquive pas totalement les clichés. De cette traversée tantôt émouvante et tantôt déchirante, on retient l’exemple d’une vie pleinement vécue, où l’amour aura tenu toute sa place. Sans prétendre nous donner de leçon, Blanche est, peut-être, une source d’inspiration.
Mathieu Dochtermann
à 22h. Relâche le 15 juillet. Durée : 1h20. Tél. : 04 32 74 18 54.
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