Hedda Gabler par le Ballet national de Norvège, mis en scène Marit Moum Aune.
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S’inspirant des traditions mexicaines, Béatrice Massin s’empare de la partition de Mozart et crée au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines Requiem, la mort joyeuse pour douze interprètes. Superbe !
Dès les premières minutes, le ton est donné qui confirme le titre du spectacle. Des courses joueuses et souriantes déferlent en silence sur un plateau entièrement blanc que viennent rehausser des costumes multicolores parés de têtes de mort stylisées. C’est qu’en s’emparant du monument qu’est le Requiem de Mozart, Béatrice Massin a souhaité redonner à son auteur tout son humour et son plaisir de vivre, s’inspirant pour ce faire des traditions mexicaines qui célèbrent les disparus à travers des fêtes joyeuses, impertinentes et bigarrées. Puis la musique surgit et gagne le corps des douze danseurs, des contrepoints savants succèdent aux unissons, nous faisant ressentir avec une acuité nouvelle tout le sublime de la partition. De ports de bras aux poignets souples d’une élégance folle en pas alertes et fluides exécutés avec le plus grand naturel, le baroque contemporain de Béatrice Massin se déploie en de multiples vagues de mouvements, caressantes ou tempétueuses au gré de la musique, qui nous emportent.
Des moments de pure grâce
La simple ligne bleue qui barrait l’écran blanc du fond de scène se transforme ensuite en plage océanique. La marée monte jusqu’à envahir le plateau. Et si un temps le manque des disparus s’est matérialisé dans les gestes des interprètes, ils reprennent de plus belle leur célébration, s’emparent un à un de robes fleuries et virevoltantes, affluent et s’envolent. Il y a là des moments de pure grâce. Enfin le Danzon n°2 du mexicain Arturo Marquez succède au Requiem de Mozart, oscillant entre nostalgie et gaité. Les corps chaloupent, accélèrent en bouquets, dans des portés tourbillonnants. En exergue de sa note d’intention la directrice des Fêtes Galantes reprend ces mots de Christian Bobin : « Chaque séparation nous donne une vue de plus en plus ample et éblouie de la vie. Les arrachements nous lavent. Tout se passe dans cette vie comme si nous devions avaler l’océan. Comme si périodiquement nous étions remis à neuf. » L’on ressort de ce Requiem étonnamment apaisé et revigoré, éblouis par des moments d’une intense beauté. La vidéo (Yann Philippe), la lumière (Emmanuelle Stäuble) et les costumes (Olivier Bériot) y sont d’une cohérence rare, et les douze interprètes tout à leur joie de danser sont remarquables.
Delphine Baffour
Le 16 novembre à 20h, le 17 à 20h30. Tél. 01 41 87 20 84.
Équinoxe, la Grande Salle, Av. Charles de Gaulle, 36000 Châteauroux. Le 19 novembre à 19h. Tél. 02 54 08 34 34.
Durée : 1h10. Spectacle vu et créé au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Également le 11 décembre à l’Espace Marcel Carné, Saint-Michel-sur-Orge, les 10 et 11 janvier à Points-Communs, Cergy Pontoise, le 1er février au Grand R, La Roche-sur-Yon, le 3 février au Théâtre, Saint Nazaire, le 5 février au Triangle, Rennes, le 9 février à la Cité Musicale de Metz, le 28 février à La Filature, Mulhouse, le 11 mars à La Ferme du Buisson, Marne La Vallée, les 16 et 17 mars au Manège, Reims, le 14 avril au Centre des Bords de Marne, Le Perreux sur Marne, les 12 et 13 juin à La Coursive, La Rochelle.
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Connu pour son écriture néo-classique [...]