Carte blanche à Demimonde
C'est tout un week-end qui est consacré à ce [...]
Pour le Sujet à Vif, Hassan Razak avait sollicité Pierre Rigal, pour un duo sur mesure avec le circassien Pierre Cartonnet. Succès oblige, en voici une version étoffée.
Bataille porte bien justement son nom. Un titre qui claque, une pièce d’une grande simplicité, qui ne montrait à sa création rien d’autre qu’une étrange altercation entre deux gaillards. Mais attention aux apparences ! Tout repose sur cette dualité, ce duo-duel qui frappe et qui casse, et qui déploie soigneusement une relation plus ambivalente qu’il n’y paraît. D’abord il y a Hassan, le longiligne, grande perche aux gestes vifs et tranchants, spécialiste en percussions corporelles. Ensuite il y a Pierre, le circassien puissant, robuste et rablé, chien fou au mordant décapant. Leur relation semble n’aller que dans un sens, mais se construit sur leurs différences.
Un combat de danse
Ils y vont sans ménagement de leurs claques, baffes, empoignades. Le rythme est sans relâche, et toutes les occasions sont bonnes pour se taper dessus. Pierre Rigal a su utiliser le langage d’Hassan Razak pour une chorégraphie de la frappe, tandis qu’il puise chez Pierre Cartonnet le sens du contact, du porté et de l’acrobatie. Au final, on ne sait si leur histoire est une blague, et s’ils ne font preuve que de franche camaraderie… quelque peu déplacée. Dans le conflit, on sent le plaisir qu’ils mettent à revenir à l’attaque, malgré la dureté de l’épreuve et leur engagement physique. Entre amour et haine, entre plaisanterie et drame, le spectateur est ballotté et tenu en haleine. On attend avec curiosité la version longue.
Nathalie Yokel
C'est tout un week-end qui est consacré à ce [...]