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Classique / Opéra - Gros Plan

Baguettes françaises

Baguettes françaises - Critique sortie Classique / Opéra
Photo © Pierre-Yves Rambau : Alain Altinoglu dirige l’Ensemble intercontemporain le 25 avril.

Publié le 10 avril 2012 - N° 197

Trois chefs français, Pierre Boulez, Michel Plasson et Alain Altinoglu, sont à l’affiche ce mois-ci à Paris.

Peut-on parler d’école française de la direction d’orchestre ? Sens des couleurs, précision de la gestique, élégance du phrasé : nos chefs ont effectivement quelques points communs. Pour s’en rendre compte, le mieux est de comparer, ce mois-ci, les trois chefs français à l’affiche à Paris. Né en 1975, Alain Altinoglu s’est déjà fait un nom dans le monde de l’opéra, remportant de beaux succès au Metropolitan de New York ou au Staatsoper de Vienne. Sa gestique, claire et efficace, n’a pas son pareil pour faire le lien entre les chanteurs et la fosse, même si l’on regrette parfois un manque de personnalité, comme ce fut le cas cette saison dans Faust de Gounod à l’Opéra Bastille. Ce mois-ci, on le retrouve dans un tout autre répertoire avec l’Ensemble intercontemporain. Outre des pièces de Stravinski et une création française de Lu Wang, le programme donne à entendre les Trois Poèmes de Mallarmé de Ravel et les Folk Songs de Berio avec en soliste la mezzo-soprano Nora Gubisch. Ils forment depuis de nombreuses années un très beau duo voix-piano.

Musique française avec Michel Plasson

Quand on cite le nom de Michel Plasson, on pense immédiatement à l’Orchestre du Capitole de Toulouse. Le musicien, né à Paris en 1933, a dirigé la phalange de la ville rose pendant 35 ans, de 1968 à 2003. Si sa personnalité a parfois suscité des crispations dans les rangs, on ne peut par contre que saluer son investissement musical de longue haleine, soucieux en particulier de l’équilibre et des couleurs instrumentales. Son répertoire de prédilection a toujours été la musique française, comme le rappelle son abondante discographie (chez EMI). Invité ce mois-ci de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris, il dirige l’Hymne à la justice de Magnard, la Suite n°2 « Bacchus et Ariane » de Roussel et la Symphonie fantastique de Berlioz. Depuis 2010, Michel Plasson est par ailleurs chef principal de l’Orchestre symphonique national de Chine. Au début du mois de mai, les spectateurs de la Salle Pleyel retrouveront quant à eux Pierre Boulez pour deux concerts à la tête de l’Orchestre symphonique de Londres. Le programme, boulézien en diable, convoque les grands noms du XXème siècle. Le 1er mai : Debussy (les Nocturnes), Szymanowski (le Concerto pour violon n°1 par Christian Tetzlaff) et Scriabine (le Poème de l’extase) ; le 2 mai : Bartok (Musique pour cordes, percussions et célesta, le Concerto pour violon n°2 par Nikolaj Znaider) et Szymanowski (Symphonie n°3 « Chant de la nuit »). La gestique de Pierre Boulez, âgé de 87 ans, n’a jamais été aussi sobre ni aussi libre. Plus que jamais, le chef et compositeur privilégie la transparence du discours musical. Un modèle de direction.

Antoine Pecqueur


Alain Altinoglu : Mercredi 25 avril à 20h à la Cité de la musique. Tél. 01 44 84 44 84. Places : 18 €.

Michel Plasson : Mercredi 25 avril à 20h à l’Opéra Bastille. Tél. 0 892 89 90 90. Places : 5 à 60 €.

Pierre Boulez : Mardi 1er mai et mercredi 2 mai à 20h à la Salle Pleyel. Tél. 01 42 56 13 13. Places : 10 à 85 €.

A propos de l'événement


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