« Cahin Caha » de Serge Valletti, duo burlesque absurde, mise en scène Gilbert Rouvière
Dans une partition à deux voix, deux [...]
Sur un texte qu’il a commandé à Robert Sandoz, le metteur en scène et directeur du Théâtre Am Stram Gram à Genève Joan Mompart réinvente aujourd’hui la fable du célébrissime Magicien d’Oz. Une quête drôle et palpitante, où la magie de l’imaginaire trace un chemin exaltant.
Joli périple que celui proposé par Joan Mompart et Robert Sandoz, qui allie une forme drôle et étonnante tout en donnant matière à penser. Le conte originel et le célèbre film se transforment en une palpitante quête fermement ancrée dans notre époque et ses questionnements, où la magie cède la place aux ressources intérieures de l’être. « Ose ! » annonce le titre. Après une séquence filmée initiale dans un centre commercial, où Dorothy se voit refuser par son père une paire de chaussures argentées qu’elle réclame à grands cris, la colère de la petite fille est une telle tornade qu’elle s’évanouit. Et là, un peu à la manière d’Alice, elle se trouve embarquée dans un univers clos, étrange, dont les murs sont constitués d’innombrables doudous (les enfants adorent !).
Un conte enjoué et touchant pour les enfants d’aujourd’hui
Place au théâtre, à une série de rencontres comiques, pétillantes et tout en mouvements qui ramènent à notre présent les figures originelles du conte : l’épouvantail sans cerveau est devenu un vigile de paille dont la langue fourche de manière hilarante, le bucheron de fer-blanc sans cœur s’est transformé en un garçon-boucher incrusté dans le mur de peluches, le geste bloqué alors qu’il s’apprêtait à découper une côtelette, le lion sans courage s’est changé en patronne poltronne à la fabuleuse crinière bleue. Quant à la méchante sorcière inanimée au pied du lit, elle ressemble étrangement à Dorothy, en un double marionnettique qui interroge un champ de possibles. Difficile, entre un père qui crie plus qu’il ne réfléchit et une mère absente, de trouver la voie vers l’apaisement. Celle-ci puise dans la force de l’imagination, qui invite sans aucune mièvrerie à croire en soi, en ses capacités de transformation, aux relations avec les autres. Servie par Raphaël Archinard, Alice Delagrave, Magali Heu, Clémentine Le Bas et Matteo Prandi, la pièce enjouée et touchante propose de mettre à distance les satisfactions dérisoires que fabrique le consumérisme, pour nourrir des désirs essentiels. Le théâtre est un lieu de célébration de l’imaginaire, dit-on souvent… Cette partition le prouve à merveille !
Agnès Santi
à 10h, relâches les jeudis 13 et 20. Tel : 04 84 51 20 10. Durée : 1h. Spectacle vu au Petit Théâtre de Lausanne.
Dans une partition à deux voix, deux [...]
Rencontre au sommet entre deux artistes [...]
À la suite d’Olivier Py, le nouveau directeur [...]