
Léna Paugam présente « Gisèle Halimi, une farouche liberté » avec Ariane Ascaride. Un moment fort !
Dans la petite salle de la Scala Paris, au […]
La comédienne Ariane Ascaride, accompagnée sur scène par l’accordéoniste David Venitucci, lit et chante sa sélection d’une trentaine de poèmes signés par Bertolt Brecht. Le florilège, qui permet de découvrir des textes méconnus du célèbre auteur dramatique, est une ode revigorante à la bonté et à la compassion.
Le décor dans sa sobriété fabrique un écrin permettant à l’attention de se focaliser sur l’écoute. Les deux interprètes prennent place sur deux hauts tabourets de bar, lesquels, flanqués de deux pupitres, occupent le milieu de la scène tendue de rideaux noirs. La volonté d’une économie d’effets préside à cette mise en scène placée sous le regard bienveillant de l’acteur, metteur en scène et camarade de longue date de la comédienne Patrick Bonnel. Il s‘agit aussi de favoriser une concentration sur le jeu : celui d’Ariane Ascaride, dont l’expressivité trouve tous les chemins, et celui de l’accordéoniste, David Venitucci, qui fait bien mieux que l’accompagner avec cette partition originale, révélant les audaces dont il est capable dans l’approche de son instrument de prédilection. Ainsi l’intention qui a porté Ariane Ascaride à formuler ce projet est-elle rendue sensible dans sa beauté et sa clarté : nous inviter à être meilleurs en prenant toute la mesure de la difficulté « d’être bon dans un monde qui ne l’est pas, d’être juste dans un monde injuste ».
Une parole engagée
En suivant ce fil rouge, la comédienne montre une connaissance profonde de l’œuvre d’un auteur qui l’accompagne depuis longtemps : « j’ai relu beaucoup de poésies de Brecht, qui est toujours présenté comme un auteur austère, sérieux, théorique … On connaît moins sa bienveillance, son humour, son sens du spectacle. Il a éclairé certains moments de ma vie et je voulais en cette période de grands bouleversements faire à nouveau entendre ses mots si encourageants ». Les textes choisis rencontrent les grandes thématiques contemporaines, celle de l’exil ( Sur le sens du mot émigrant, Exil ), de la guerre ( Celui qui se bat, Aux soldats allemands, Hymne de guerre des chapeaux noirs ), en insufflant la nécessité d’un humanisme renouvelé. D’autres, longs portraits dans la lignée de la chanson réaliste, retracent le parcours de ceux qui sont mis au ban d’une société ignorant « le bonheur de donner », du titre de l’un des poèmes retenus qui intitule le spectacle. D’autres encore soulèvent la question du théâtre et de ce que nous sommes en droit d’en attendre, humainement parlant. En faisant siens ces poèmes, la comédienne engagée que nous connaissons ne lâche rien en nous invitant à ne rien lâcher nous-mêmes.
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
Léna Paugam présente « Gisèle Halimi, une farouche liberté » avec Ariane Ascaride. Un moment fort !
Dans la petite salle de la Scala Paris, au […]
Du mardi au samedi à 19h, le dimanche à 16h. Durée : 1h10.Tél : 01 45 44 57 34.
Françoise Cadol, guidée par Tristan [...]
En 2002, Matthias Langhoff faisait pour la [...]