Solo de Philippe Decouflé, un autoportrait en forme de féerie kaléidoscopique
Philippe Decouflé, qui y est associé, revient [...]
Après le succès de Face à la mer, pour que les larmes deviennent des éclats de rire et de son Lac des Cygnes, Radhouane El Meddeb revient à une forme plus intime et rend hommage avec Amour-s à la poésie de Khalil Gibran.
« Amour-s m’a été inspiré par Khalil Gibran. J’aime beaucoup ce poète libanais, chrétien, qui a vécu en exil. C’est un artiste peu connu en France, mais phare dans l’histoire de la poésie du monde arabe. Il a écrit des œuvres très importantes, simples mais profondes. Dans son livre Le prophète, il trace l’histoire d’un homme à la quête du bonheur, de l’extase, de la bonté, sans être en rien moralisateur. Lorsque l’amour vous fait signe est une des parties de cet ouvrage, un des chemins traversés par cette quête. Ce poème et son auteur ont été les déclencheurs de ma nouvelle création. Comme le « s » de son titre l’indique, elle ne traite pas que de l’Eros mais de quelque chose de beaucoup plus grand. C’est une histoire d’états, de parcours de vie liés à l’amour, cette chose qui nous prend et qui, lorsqu’elle est là, devient une étape importante, originelle, qui va faire de nous l’être que nous sommes. C’est un chemin, on ne sait pas où il nous mène mais il est pluriel, généreux, ouvert à tous. Je pense qu’aujourd’hui nous manquons de cela dans tout, dans le rapport que nous avons les uns aux autres, au monde, à nous-mêmes.
Des cheminements intimes
Pour cette pièce j’ai eu envie de revenir à un petit groupe. L’expérience du quatuor d’Au temps où les arabes dansaient… m’avait bouleversé par la force qu’on peut acquérir avec très peu, avec seulement quatre interprètes qui prennent la parole par le corps. Pour Amour-s, j’ai eu envie d’aller encore plus loin dans l’intimité, de parler doucement, de murmurer. Cette pièce pour trois danseurs et un pianiste, puisque le compositeur est lui aussi sur scène, est faite de témoignages. Nous nous adressons au public pour l’embarquer dans des histoires qui disent ce qu’est une initiation à l’amour, à l’exaltation. Ces trois êtres pleins d’émotion, de sensibilité, ne se rencontrent jamais. Il n’y a pas de duo, de trio. Ce sont des moments presque secrets où l’interprète a un parcours d’amour, des instants où il échappe au monde et flotte. Dans cette quête originelle, les danseurs apparaissent on ne sait comment et disparaissent on ne sait pourquoi. Le pianiste, qui lui est toujours présent, n’est pas là pour les accompagner. Il évolue dans son histoire, dans un rapport étroit à sa musique et à son instrument. »
Propos recueillis par Delphine Baffour
à 20h30. Tél. 01 71 89 26 70. Durée : 1h. Dans le cadre des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis. www.rencontreschoregraphiques.com
Philippe Decouflé, qui y est associé, revient [...]