Astrid Tenon et Lætitia Wolf dénoncent la politesse comme outil de domination des femmes dans « Mal élevée ».
Pour en finir avec la politesse ! Astrid [...]
Avignon / 2025 - Festival / EDITO
En une de notre journal, le regard de Kubra Khademi raconte beaucoup de choses. Comme son geste des mains qui […]
En une de notre journal, le regard de Kubra Khademi raconte beaucoup de choses. Comme son geste des mains qui découvre son visage, laissant entrevoir son combat et son courage inouïs, ainsi que ceux de toutes les femmes qui résistent à l’oppression. Ce beau portrait d’une femme et d’une artiste afghane, réfugiée en France après avoir fui la tyrannie des Talibans, célèbre le pouvoir d’agir, de créer, de montrer, à l’inverse d’un sentiment d’impuissance. À l’instar du spectacle-installation One’s own room Inside Kabul qu’elle met en scène avec Caroline Gillet, nombre de propositions de cette édition 2025 abordent des thématiques liées aux combats des femmes, mais aussi à l’urgence écologique, à la mémoire, au vivre ensemble… Alors que les sociétés se polarisent, que la perception du réel est alimentée par un brouhaha vindicatif, que le monde est marqué par des conflits redoutables et une montée des pratiques autoritaristes, l’art métaphorise, sublime, interroge notre condition. C’est réjouissant et c’est essentiel.
Espace de rassemblement, de réflexion et de plaisir esthétique, le Festival d’Avignon nous unit au monde et s’en détache, célébrant la joie de la création, chérissant la distance de l’imagination, laissant deviner l’invisible. Rien d’élitiste dans cette créativité pluridisciplinaire qui affronte l’insaisissable complexité des êtres et des situations, au plus près du risque de la vie. « Le roman, c’est la fraternité : on se met dans la peau des autres. » écrit Romain Gary dans La nuit sera calme. On pourrait en dire autant du théâtre, un art de la présence, du dialogue et de la liberté partagée.
Pour la première fois, les dates du Festival d’Avignon In et Off sont alignées, du 5 au 26 juillet 2025, ce qui bénéficie aux artistes comme aux spectateurs et spectatrices. Malgré la baisse des financements publics, particulièrement drastique dans certaines régions, le festival impressionne par son effervescence artistique, par la ferveur de son public enclin à la découverte, à la rencontre. Dans le Off 1724 spectacles, dont des reprises et 490 créations, sont programmés dans près de 140 lieux. Si la culture est menacée, notamment quant aux conditions de création la saison prochaine, de tels chiffres illustrent la force d’attraction du festival et la ténacité des artistes. Suite à l’anglais et l’espagnol, la langue invitée par le Festival d’Avignon est cette année l’arabe, à la découverte de gestes artistiques pluriels. Le Off après Taïwan l’an dernier fait place à des propositions venues du Brésil.
Notre journal Avignon en Scène(s) 2025 présente environ 300 projets : la programmation du In et une sélection de celle du Off. Outre le contenu publié dans ces pages, vous pouvez également retrouver sur notre site, sur les réseaux sociaux et dans nos newsletters les critiques que les journalistes de La Terrasse rédigent de jour en jour, tout au long du festival.
Bonne lecture et bon festival !
Agnès Santi
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Après le succès de sa première création, An [...]