La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Le Cirque contemporain en France

La passion du risque

La passion du risque - Critique sortie
Crédit photo : Sébastien Armengol Légende photo : Sébastien Wojdan dans Marathon.

Cirque et risque / Témoignage

Publié le 11 novembre 2014

Jongleur, musicien, et touche-à-tout des arts du cirque (fil, corde molle, acrobatie, lancer de couteaux), Sébastien Wojdan est cofondateur du collectif Galapiat, qui a créé Risque ZérO en 2008. Il joue actuellement dans Marathon, autre projet de Galapiat.

« Je fais du cirque pour me sentir vivant. Ça me rend heureux. »

« Risque ZérO est le premier spectacle de Galapiat. On est parti d’un thème qui est un pilier du cirque : le risque, et notamment la passion du risque. On joue avec des couteaux, des haches, on réalise des exploits qui pourraient faire mal, comme des polissons ou des sales gosses : d’où le nom de la compagnie. Le risque est continuellement présent au cirque, de l’acrobate au jongleur, de celui qui tombe à celui qui fait tomber ses accessoires. C’est d’ailleurs ce que les gens viennent voir, même s’ils sont très contents que les artistes restent vivants à la fin ! Nous prenons des risques physiques, mais nous prenons aussi le risque de créer un collectif sans chef, avec l’ambition d’avoir un chapiteau comme outil collectif et d’investir un territoire en s’engageant auprès des gens. Ça, c’est un sacré pari, que nous avons réussi et qui nous a fait avancer. Le risque, c’est un peu notre carburant, et ce, dans tous les sens, aussi bien physique que psychologique ou social.

Vivre, c’est prendre des risques

La prise de risque s’apprend et se prépare. Il faut s’entraîner à maîtriser un agrès, un objet, un geste. Sinon, pour minimiser le risque, le seul vaccin pour le lanceur de couteaux, c’est celui contre le tétanos ! Mais avant de lancer une hache ou un couteau, on apprend à lancer une balle, trois massues, trois torches, etc. Dans Marathon, je prends des risques. Mais le public aussi ! Je tire des couteaux très près des gens. Même si c’est maîtrisé et s’il y a un périmètre de sécurité, l’idée de blesser le public m’angoisse. Cela dit, cette angoisse n’est pas forcément mauvaise : il faut seulement ne pas complètement tomber dedans. C’est peut-être parce qu’on prend de moins en moins de risques dans la vie, puisque tout est sécurisé et sous contrôle, que les gens aiment le cirque. Vivre, c’est prendre des risques, et le cirque le rappelle. Moi, je fais du cirque pour me sentir vivant. Ça me rend heureux. Mais ce qui me rend heureux, c’est un tout, ce n’est pas seulement la prise de risque, c’est aussi la création, jouer devant des gens et leur raconter des choses qui les bousculent… »

Propos recueillis par Catherine Robert

 

BOI, Capilotractées, Made in Finland, Marathon, en tournée. Création Château Descartes du 10 au 20 novembre au Théâtre Firmin Gémier à Antony, puis tournée à La Seyne-sur-Mer, Istres, Paris et Le Mans. galapiat-cirque.fr

A propos de l'événement


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