Week-end Avishai Cohen
JAZZ / PHILHARMONIE DE PARIS
Publié le 28 janvier 2016 - N° 240Le contrebassiste israélien déploie, pour la première fois, son talent mélodique à l’échelle symphonique.
Lorsqu’on l’interroge sur l’affection qu’il porte aux mélodies populaires israéliennes anciennes, Avishai Cohen aime répondre qu’elles ont pour lui le même pouvoir enchanteur que les airs de George Gershwin sur ses confrères américains : « Comme eux, c’est un juif originaire d’Europe de l’Est qui me touche. Simplement, au lieu d’aller vivre en Amérique, il est venu sur la terre d’Israël. » Fort de cet ancrage, attaché à la culture russe par son amour de Rachmaninov, marqué de l’influence des chants judéo-espagnols qu’il entonne parfois en ladino, à son aise avec les traditions rythmiques du Proche-Orient, le contrebassiste israélien cultive depuis plusieurs années des ambitions de compositeur qui vont bien au-delà de son don pour écrire des mélodies qui s’ancrent dans toutes les mémoires et lui ont valu des admirateurs bien au-delà des frontières du jazz. En 2013, son album Almah, qui associait à son trio un quatuor à cordes et un hautbois, dessinait ses velléités de trouver un espace où ses talents d’improvisateur puissent s’épanouir dans des pièces qui empruntent leurs formes à la sphère classique.
Nouvelle frontière symphonique
Le contrebassiste caressait déjà le rêve d’aller un pas plus loin et de se fondre au sein d’une formation symphonique, entendant de longue date l’ampleur et l’éclat que ses compositions, magnifiées par le luxe orchestral, pourraient trouver à cette échelle. Ce sera chose faite cette année, à l’occasion d’une série de concerts avec différents grands orchestres européens dont celui, à la Philharmonie, avec l’Orchestre national d’Ile-de-France. En parallèle de cette soirée du 26 février, le contrebassiste se produira également avec sa « New York Division », occasion de renouer avec des partenaires de ses années new-yorkaises (le guitariste Kurt Rosenwinkel, le trompettiste Diego Urcola et le tromboniste Steve Davis) et avec son amour du hard bop façon Jazz Messengers (le 27), ainsi qu’en invité du duo formé par le pianiste espagnol Chano Domínguez et le guitariste Niño Josele (le 28), dont le flamenco jazz endiablé devrait convenir comme un gant à ce musicien à qui ne manquent ni l’expressivité ni les fulgurances lorsqu’il s’empare de sa contrebasse.
Vincent Bessières
A propos de l'événement
Week-end Avishai Cohendu vendredi 26 février 2016 au dimanche 28 février 2016
Philharmonie de Paris 2
221 Avenue Jean Jaurès, 75019 Paris-19E-Arrondissement, France
Tel. 01 44 84 44 84. Places : de 25 à 60 € suivant les concerts.