“Into the silence”, un solo et un duo de Yuval Pick sur la musique de Bach
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Danse contemporaine - Critique
Le Tanztheater de Wuppertal est de retour au Théâtre de la Ville avec l’une de ses pièces phare créée en 2006 : Vollmond. Sa scénographie rocheuse et aquatique, ses saynètes douces amères et ses danses chorales continuent d’émerveiller.
Au même titre que Le Sacre du printemps ou Kontakthof, Vollmond est l’un des opus majeurs de Pina Bausch, l’un de ceux qu’elle avait choisis pour figurer dans le film Pina réalisé par Wim Wenders. De retour au Théâtre de la Ville près de vingt après sa création, un éclat à nul autre pareil nimbe toujours ce clair de lune – « Vollmond » en allemand. La scénographie sobre et monumentale imaginée par le fidèle Peter Pabst n’y est pas étrangère : un énorme rocher trône au milieu d’une scène tout entière habillée de noir, sous celui-ci coule un cours d’eau qu’alimente à plusieurs reprises une pluie battante. Dans ce décor, six femmes et autant d’hommes dansent un à un avec urgence leurs solitudes, tentent d’obtenir de l’autre de l’affection, se dévoilent en nous interpelant, promènent chaises, verres et bouteilles d’eau, courent, nagent et s’éclaboussent comme de grands enfants. Les scènes chorales sont rares mais d’anthologie.
De rires en cascades
Les rapports entre les sexes sont moins violents et conflictuels dans Vollmond qu’habituellement chez Pina Bausch. Si l’un secoue l’une avec vigueur en préambule de chaque embrassade, si l’autre marchant les bras ouverts et les paupières closes est sans cesse entravée dans ses déplacements par celui qui la porte et dévie sa trajectoire, les occasions sont plus fréquentes de sourire que de frémir. En témoignent les interventions de Maria Giovanna Delle Donne, qui reprend avec fougue le rôle d’une autre italienne : l’extravagante Nazareth Panadero, ou le plaisir avec lequel danseurs et danseuses s’aspergent et s’immergent. Qui découvre Vollmond pour la première fois ne peut qu’être émerveillé. La salle du Théâtre de la Ville se lève d’ailleurs comme un seul cœur battant pour dire toute son admiration aux artistes. Pour qui revoit Vollmond l’émerveillement se teinte d’une pointe de nostalgie. Malgré l’évidente qualité de ses jeunes interprètes et la présence toujours remarquée de Ditta Miranda Jasjfi, Julie Anne Stanzack ou Azusa Seyama Prioville, des figures emblématiques telles Dominique Mercy, Fernando Suels Mendoza ou Nazareth Panadero, pour lesquels ces rôles avaient été cousus sur mesure, manquent.
Delphine Baffour
2 Place du Châtelet, 75004 Paris. Jusqu’au 23 mai à 20h, le 11 mai à 17h, le 18 mai à 15h, relâche les 12, 16 et 20 mai. Tél. : 01 42 74 22 77. Durée : 2h30 avec un entracte.
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