Guerre de Lars Noren dans la mise en scène de Christian Benedetti, un théâtre brut, sans esbroufe, au plus près de la vérité d’un grand texte
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Deuxième opus de son cycle de créations consacrées aux fantômes de l’intime, la mise en scène de Vincent Dussart donne vie au texte de Denis Lachaud, qui ausculte la mémoire des années endeuillées par l’épidémie du Sida.
Quelles sont les traces reconnues ou souterraines laissées par la pandémie de sida dans la mémoire, pandémie qui fit irruption dans les années 1980 et mit brutalement fin à l’insouciance ? Vincent Dussart s’interroge sur cette si vaste « forêt fantôme des êtres disparus », emportés par la maladie, qui frappa particulièrement la communauté homosexuelle. Rappelons que la maladie a assassiné plus de trente millions de victimes et que les jeunes générations, qu’on soit homosexuel ou pas, doivent continuer à s’en protéger. Ma Forêt fantôme éclaire les vingt premières années de l’épidémie, que Vincent Dussart a traversées dans sa jeunesse, jeune étudiant arrivant à Paris en 1986, affirmant enfin son homosexualité, entre joie et peur.
Mémoire collective et mémoires individuelles
« Des amis sont morts, d’autres ont survécu mais cette génération a été décimée. Et le silence a recouvert ces morts. Je veux faire entendre leurs voix, les convoquer pour se souvenir ensemble, ne pas oublier pour tenter de comprendre, afin de se consoler… peut-être. » confie-t-il. Denis Lachaud, auteur des remarquables La Magie lente et Déraisonnable, a complété son texte écrit en 2003 par de nouvelles scènes ancrées dans les évolutions de l’époque. La partition met en présence comme souvent au théâtre des vivants et des fantômes, des morts dont la présence rappelle à quel point la vie demeure fragile et précieuse. Jean et Suzanne, frère et sœur, sont tous deux endeuillés, accompagnés par Paul, le mari de Suzanne, mort suite à la maladie d’Alzheimer, et par Nicolas, le compagnon de Jean, mort du Sida. Avec la comédienne et les comédiens Sylvie Debrun, Gautier Boxebeld, Xavier Czapla et Patrick Larzille et le musicien Patrice Gallet, la pièce travaille la mémoire collective et les mémoires individuelles, à l’écoute de la beauté de la vie et d’une possible consolation.
Agnès Santi
lundi à 19h, mardi à 21h15, dimanche à 17h. Tél : 01 48 06 72 34. Durée : 1h25.
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