Nous sommes pareils à ces crapauds qui… / Ali
Hèdi et Ali Thabet et Mathurin Bolze [...]
Soirée d’hommage à Carlotta Ikeda, grande figure du butô, disparue en septembre dernier.
« Quand je danse, il y a deux « moi » qui cohabitent : l’un qui ne se contrôle plus, en état de transe, et l’autre qui regarde avec lucidité le premier. Parfois ces deux « moi » coïncident et engendrent une sorte de folie blanche, proche de l’extase. C’est cet état que doit chercher le danseur de Butô. Je danse pour ce moment privilégié. » Carlotta Ikeda (en 1987) décrivait ainsi sa pratique du butô, art de la métamorphose et de la prise de risque dont elle fut l’une des grandes figures, marquant le paysage chorégraphique français depuis son arrivée dans l’hexagone, en 1978.
« UTT est un cri »
La disparition de la grande danseuse, des suites d’un cancer en septembre dernier, a été entourée de discrétion et n’a donné lieu à aucune cérémonie officielle, comme elle l’avait souhaité. En revanche, elle avait décidé de transmettre un solo emblématique à l’une des danseuses de sa compagnie : UTT, chorégraphié pour elle en 1981 par Ko Murobushi. « UTT est un voyage, l’itinéraire d’une femme de la vie à la mort, ou peut-être de la mort à la naissance. UTT est un cri, une onomatopée, comme si on recevait un coup brutal dans le ventre », résumait-elle. A la mort de la chorégraphe, la compagnie Ariadone annonça que les premières représentations de cette nouvelle version d’UTT étaient maintenues et verraient le jour, comme elle l’avait voulu, au mois d’octobre 2014. C’est ce solo, interprété par Maï Ishiwata, qui sera présenté les 28 et 29 mai à la Maison de la culture du Japon à Paris. La représentation sera précédée de la projection d’un documentaire réalisé en 1984 par Anna Kendall, Carlotta Ikeda, danseuse de toute peau, où l’on peut observer Ko Murobushi et Carlotta Ikeda travaillant sur la première version du solo : l’occasion de goûter la mémoire autant que la transmission d’une pièce intemporelle.
Marie Chavanieux
à 20H. Tél. 01 44 37 95 95.
Hèdi et Ali Thabet et Mathurin Bolze [...]