La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Jazz / Musiques - Entretien

Titi Robin

Titi Robin - Critique sortie Jazz / Musiques

Publié le 10 novembre 2008

Une quête de musique idéale, miroir de son ciel intérieur

Artiste sans frontières, Titi Robin poursuit son voyage musical et philosophique entre l’Inde du Nord et l’Andalousie – en passant par les Balkans – à la rencontre de sa muse éternelle, incarnation féminine de la grâce : la Kali Sultana. Un nouvel album qui porte son nom sort chez Naïve, marquant sa réalisation la plus ambitieuse à ce jour. Et de ce disque naît un spectacle complet dans lequel le leader et compositeur, tour à tour à la guitare, au bouzouq et au oud s’entoure de nombreux compagnons de scène, fidèles ou nouveaux venus dans son univers, dont sa fille Marie (chant et danse).

« La Kali Sultana, c’est un symbole très chargé, qui a plusieurs visages, plusieurs formes. Elle représente cette beauté qu’on recherche en tant qu’artiste, et aussi cette harmonie, cette jouissance de la musique et de la rencontre avec le public qu’on vise en tant qu’improvisateur. C’est une sorte d’illumination, qu’on peut trouver dans l’amour, dans l’amitié et dans toutes les formes d’art. Avec la Kali Sultana, je donne un nom à cette quête. J’ai une longue histoire avec cette déesse, qui s’est parfois incarnée dans des personnes que j’ai fréquentées. Elle peut être très violente, mais cette violence permet aussi d’exprimer et de résoudre des choses. Dans ma musique, il m’a toujours paru très important d’exprimer les choses les plus douces comme les plus violentes. C’est aussi la culture gitane qui veut ça : on peut être très sentimental et très aride, marier les épices et le miel. Cet équilibre, on le recherche dans la vie. On le réussit rarement, mais on peut parfois l’atteindre aussi dans l’art. Je suis à la recherche d’une forme de musique idéale, qui serait vraiment le miroir de mon ciel intérieur. Il n’y a pas plus grande solitude que dans nos sentiments les plus profonds. Mais la magie de l’art, c’est que l’expression du plus intime peut créer des ponts avec d’autres solitudes… »

Propos recueillis par Jean-Luc Caradec


Avec Francis Varis (accordéon, écriture des cordes), Ze Luis Nascimento (percussions), Kalou Stalin (basse), Renaud Pion (clarinettes, saxophones, arrangements cordes), Maria Robin (chant, danse), Anne Berry (alto), Aude Marie  Duperet (alto) et Véronique Tat (violoncelle).
 
Le 1er décembre à 20h30 aux Folies Bergère. Tél. 0892 68 36 22.

A propos de l'événement


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