Duras, de tout… de rien… de rien du tout
Fidèle de l’écriture de Marguerite Duras, [...]
Avant le CENTQUATRE et l’Espace 1789, à Saint-Ouen, le jeune metteur en scène allemand David Czesienski et le collectif OS’O présentent Timon/Titus* à la Scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines. Une réflexion sur les multiples facettes de la notion de dette.
Timon/Titus est le second spectacle que vous mettez en scène pour le Collectif OS’O. Comment est née votre collaboration ?
David Czesienski : J’ai connu les comédiens du collectif OS’O (ndlr, Roxane Brumachon, Bess Davies, Mathieu Erhrard, Baptiste Girard et Tom Linton) à l’occasion d’un voyage d’étude qu’ils ont effectué dans mon école, l’Académie des arts dramatiques Ernst Busch, alors qu’eux-mêmes étaient étudiants à l’ESTBA (ndlr, Ecole Supérieure de Théâtre Bordeaux-Aquitaine). Après avoir travaillé ensemble lors d’un workshop, nous avons eu envie de faire d’autres choses ensemble. Un an plus tard, je me suis donc rendu à Bordeaux pour créer, avec eux, une adaptation de L’Assommoir d’Emile Zola. C’est à ce moment-là, en 2011, qu’ils ont décidé de fonder leur collectif.
« Timon/Titus associe (…) Timon d’Athènes et Titus Andronicus à un essai de l’anthropologue américain David Graeber. »
Qu’est-ce qui, selon vous, lie ces cinq comédiens ?
D. Cz. : Ils ont tous le même âge et ont en commun d’envisager le théâtre à partir d’un angle politique. Pour eux, la scène ne doit pas simplement être un endroit de plaisir, mais aussi un lieu de description du monde. Un lieu à partir duquel on essaie de trouver un langage artistique qui nous permette de mettre en partage nos réflexions. Et pour cela, ils invitent des metteurs en scène à travailler avec eux.
C’est ce qu’ils ont fait en vous demandant de mettre en scène Timon/Titus, spectacle créé en 2014 et repris cette saison…
D. Cz. : Oui. Timon/Titus associe deux pièces de Shakespeare, Timon d’Athènes et Titus Andronicus, à un essai de l’anthropologue américain David Graeber qui retraverse l’histoire de la dette en explorant deux de ses dimensions : sa dimension financière, qu’éclaire Timon, et sa dimension morale, qu’éclaire Titus. Comme pour L’Assommoir, nous avons travaillé à partir d’improvisions. Concrètement, je donne un cadre aux comédiens à partir duquel ils sont libres de développer leurs personnages. Le texte du spectacle, comme la chair du théâtre auquel il donne vie, s’inventent donc de façon collective, avec toute l’équipe artistique, sur le plateau. L’un des principaux enjeux de cette création a été de trouver la façon de traiter de questions théoriques à travers des moyens scéniques forts. Cela, en élaborant un théâtre qui place toujours en son centre le jeu des comédiens.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
* Timon/Titus a obtenu le prix du public et du jury professionnel lors du Festival Impatience 2015.
à 20h30. Tél. : 01 30 96 99 00. www.theatresqy.org
Egalement le 8 novembre à l’Espace 1789 de Saint-Ouen, du 10 au 26 novembre au CENTQUATRE, le 3 décembre au Phénix à Valenciennes, le 5 mai 2017 au Théâtre Louis-Aragon de Tremblay-en-France, le 9 mai à L’Apostrophe de Cergy-Pontoise.
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