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Avignon 2023 - Danse - Critique
Présenté pour la première fois dans la Cour d’honneur, Trajal Harrell invente pour son Romeo une danse de et pour tous et toutes, qui aurait traversé les âges comme les paysages.
Son Romeo, Trajal Harrell l’a voulu comme une danse plutôt que comme un personnage. Une danse mythique elle aussi, venue du fond des âges, d’avant l’Antiquité peut-être. Une danse qui se transmet dans les familles, entre amis, que tous les genres et tous les sexes peuvent s’approprier, qui existe encore aujourd’hui et perdurera demain. Une danse qui comme le héros de Shakespeare lutte pour le droit d’être soi et d’aimer qui l’on veut, qui célèbre la vie autant que les morts. L’idée est aussi belle que l’art que le chorégraphe nord-américain développe dans la Cour d’honneur. Sertis de moucharabiehs, douze individus défilent, affirmant leur humeur et leur style, sous le regard de Trajal Harrell qui s’empare, lui aussi et magnifiquement, à plusieurs reprises de l’immense plateau. La légèreté et la grâce d’Isadora Duncan côtoient l’exubérance du voguing, les cérémonies rituelles, le clubbing, le tragique de Mary Wigman celui du butô, les époques et régions du monde se mélangent, se fondent.
Le vêtement comme accès à une identité choisie
Lorsque l’on interroge Trajal Harrell sur l’importance des vêtements dans son œuvre, il répond que cet attachement lui vient sûrement de l’époque où, enfant, il courait les boutiques de mode avec sa mère plutôt que de jouer au basket avec son père. Il déclare surtout que, loin de tout désir consumériste, l’habit selon lui permet à la population noire américaine de se créer une identité choisie plutôt que d’endosser celle que la société lui impose. Et de fait, les changements sont incessants dans The Romeo (il se murmure qu’il y aurait trois cents costumes et accessoires sans que le chorégraphe le confirme). Malgré leur beauté et leur pertinence, la façon qu’ils ont d’épouser les différentes personnalités et de souligner la concordance des temps et des lieux, malgré la beauté des gestes, l’effet catwalk finit par prendre le pas sur la grâce de tout le reste et lasser un peu. À la fin de la représentation certains huent et crient leur mécontentement, d’autres saluent, debout et débordant d’enthousiasme, le talent de Trajal Harrell et de ses douze superbes danseurs, tous fidèles du chorégraphe, qu’ils viennent de sa compagnie ou du Schauspielhaus Zürich Dance Ensemble qu’il dirige aujourd’hui.
Delphine Baffour
à 22h30. Relâche le 21. Tél. 04 90 14 14 14. Durée : 1h15.
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