Têtes de jazz

Pour sa seconde édition, Têtes de jazz confirme sa volonté de fédérer les professionnels et les amateurs, autour d’un jazz qui ne serait pas exclusivement le fruit d’une histoire, mais tout autant le résultat d’une dynamique esthétique. Voilà pourquoi on ne retrouvera pas forcément ici le défilé des têtes couronnées de la blue note, qui surfent de ville en ville chaque été. A ceux-là, la programmation préfère des musiciens sans doute moins en vue, en tout cas peu sous les feux des projecteurs. Morceaux choisis d’un programme des mieux garnis avec quelques découvertes, à commencer par l’emblématique Lab Trio, qui remporta deux prix lors du Tremplin Jazz d’Avignon en 2011. C’est aussi de Belgique que vient le quartette De Beren Gieren, outsider des scènes actuelles.

Du jazz par la racine

On pourrait aussi miser sur le trio qui unit le pianiste Michel Reis, le bassiste Marc Demuth et le batteur Paul Wiltgen : les Luxembourgeois mettent l’accent sur la mélodie, sans renoncer aux merveilles de l’instantané ! Ce pourrait être aussi la ligne de conduite de Rhizottome, un inédit duo accordéon et sax sopranino, qui cherche à « renouer avec ses racines pour mieux s’en défaire », histoire sans doute de trouver d’autres champs d’investigation… Quant au trio de Théo Ceccaldi (violon, violoncelle, guitare électrique), il joue la corde subtile d’une musique frondeuse et jubilatoire. De cordes, il sera aussi question avec Five 38, un duo qui unit la contrebassiste Fanny Lasfargues et la harpiste électrique Rafaelle Rinaudo, pour une bande-son qui invoque aussi bien les climats minimalistes que les grooves obsédants. A découvrir.

J.Denis