Terpsichore

Ce que Béatrice Massin a pris à l’époque baroque, c’est peut-être, avant tout, le mariage des arts : chez elle la danse se pense en mouvement, en son, en couleur. Pas de frontières quand il s’agit de célébrer l’art du corps et du rythme, qui réjouit tous les sens. Dans Terpsichore, la dernière création de la compagnie Fêtes galantes, la chorégraphe a imaginé (avec plusieurs complices, dont la créatrice de costumes Dominique Fabrègue) une danse qui va du dessin préparatoire au tableau achevé, de la simple esquisse à la couleur. Un trajet pictural, et aussi un trajet en musique, de Rebel à Haendel : pour passer d’un univers musical à l’autre, les danseurs deviennent les acteurs d’un « ostinato » insistant, fil conducteur de toute la pièce. Une étape réjouissante dans le parcours d’une artiste qui, loin des désirs de « reconstitution à l’identique », invente avec finesse et exigence un baroque d’aujourd’hui.

Marie Chavanieux