Tempo 76
Créée cet été, la nouvelle pièce de Mathilde Monnier cherche à sa façon l’unisson des corps.
En s’approchant du tempo juste, du rythme commun, Mathilde Monnier tente l’essai impossible sur l’unisson des corps. Forme toujours recherchée par la danse, notamment par le ballet, elle passe souvent par l’unification ou le lissage des corps, d’un collectif au détriment de l’individu. « On danse, le plus souvent, pour être ensemble »1, écrit Georges Didi-Huberman en introduction à son ouvrage consacré au soliste Israel Galván. Que signifie cet « être ensemble », revu et corrigé à l’aune des parades militaires, des cérémonies festives, des réjouissances sportives ou même tout simplement de la danse classique, moderne, voire hollywoodienne ? Mathilde Monnier manie ici pour la première fois la danse de groupe dans un dispositif à mille lieues d’expériences passées, où, finalement, primait déjà l’utopie d’un vrai collectif.
N. Yokel
in « Le Danseur des solitudes » de Georges Didi-Huberman, éditions de Minuit.
Tempo 76 de Mathilde Monnier, du 9 au 13 octobre à 20h30 au Théâtre de la Ville, place du Châtelet, 75004 Paris. Tel : 01 42 74 22 77.