ÉLISE, une épopée drôle, touchante et mémorable d’ Élise Noiraud
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Un homme, une histoire, une famille, des rôles qui laissent des traces… Le comédien Sam Karmann propose un seul en scène autobiographique émouvant, où se dévoile une identité multiple, en mouvement.
Un homme, une histoire, une famille, des rôles qui laissent des traces… Le comédien Sam Karmann propose un seul en scène autobiographique palpitant, où se dévoile une identité multiple, en mouvement.
Quel beau comédien que Sam Karmann, enfant d’une famille voyageuse, qui livre ici sans fard une quête de soi et un récit familial riches en péripéties… « J’étais parti pour raconter l’histoire romanesque de ma mère » remarque Sam Karmann. Une histoire pas banale. Née en Algérie en 1923, fille d’un consul muté de pays en pays, Colette Rochet épouse Mohsen Hafez, issu d’une famille de bourgeois égyptiens, à Port Saïd, pour s’émanciper de sa famille et non par amour. Le médecin de famille, le docteur Léopold Karmann, que ses proches appellent Poldy, prend par la suite de plus en plus d’importance dans leur vie. Ce qui rend ce stand-up autobiographique particulièrement intéressant et émouvant, c’est que le texte chemine de l’enfance de la mère jusqu’à celle de Sam, jusqu’à interroger joliment la construction de son identité et son désir de devenir acteur.
« Je deviens acteur et je deviens moi »
Co-écrit avec le talentueux Denis Lachaud, la confession s’aventure vers des lignes souterraines, vers des couches enfouies, jusqu’au dévoilement des blessures et d’un secret de famille. Plus le récit avance, plus il gagne en épaisseur et densité dramatique, plus il devient touchant. Avec finesse et sensibilité, la partition ciselée fait « remonter à la surface tout ce qui porte cette histoire et lui donne du sens », selon les mots de Denis Lachaud. Sans effets faciles ni commentaires superflus, avec au contraire une simplicité bienvenue, la traversée de cette histoire familiale complexe se révèle limpide, nourrie de résonances et effets de miroir. « Je deviens acteur et je deviens moi », confie le sixième et dernier enfant de Colette, baptisé par sa mère sous le prénom de Dominique, nommé pourtant Samir. La transmission prend de drôles de détours, où les disparus comme les mots révèlent toute leur densité, où les relations s’avèrent infiniment nourries de multiples racines. « En matière d’amour ils étaient dans les actes plus que dans les mots. Ça me va comme ça. » confie le comédien. Avec humanité, intelligence et talent, Sam Karmann touche à l’essentiel.
Agnès Santi
Les samedis et dimanches.
Rens : lascala-paris.fr
Durée : 1h20.
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