Sur le carreau d’Yves-Noël Genod
Yves-Noël Genod s’empare de l’immense Halle [...]
Festival emblématique, Suresnes cités danse fédère publics et artistes autour de la création chorégraphique actuelle. Contre les esprits et les corps confinés, l’événement célèbre admirablement la rencontre artistique.
Depuis ses débuts en 1993, Suresnes cités danse a affirmé le désir de susciter d’inattendus métissages, de troublantes rencontres entre le champ du hip hop et toutes sortes d’écritures et expressions artistiques d’aujourd’hui, voire parfois d’hier comme dans le magistral Un Break à Mozart 1.1 de Kader Attou, qui orchestre un saisissant dialogue entre chefs-d’œuvre mozartiens et corps dansants (à voir les 15, 16 et 17 janvier). Sous l’impulsion d’Olivier Meyer, ce désir de croiser les disciplines s’est traduit en engagement au long cours, faisant naître à chaque édition des œuvres stimulantes, hybrides et originales. Pour les artistes mais aussi pour le public, une atmosphère de confiance et de curiosité a pris corps à Suresnes, ouvrant des espaces et libérant la créativité, dans un équilibre subtilement dosé entre fidélité et découverte. Des talents reconnus comme Farid Berki, Kader Attou, Jann Gallois et Amala Dianor y côtoient des talents émergents, de Mellina Boubetra à Maxime Cozic en passant par Ingrid Estarque, Salim Mzé Hamadi Moissi et Yeah Yellow. Certains partagent déjà une longue histoire avec le festival, initiée comme danseur avant de premiers pas remarqués en tant que chorégraphe, qui se sont prolongés par d’autres succès. Pour cette 29ème édition, à nouveau, ce sont de multiples influences culturelles, géographiques, chorégraphiques et musicales qui se mêlent et s’exercent au cœur du geste créatif.
Une danse ouverte à de multiples influences
En ouverture, Ousmane Sy propose One Shot (les 8, 9, 10 janvier), une création 100% féminine avec neuf danseuses puissantes, sur un mix de house dance et d’afrobeat. Autre création phare destinée à neuf jeunes danseurs et danseuses, Siguifin d’Amala Dianor (les 23 et 24 janvier), à la venue encore incertaine à l’heure où nous écrivons ces lignes, qu’il cosigne en compagnie de trois figures de la danse contemporaine africaine : Alioune Diagne au Sénégal, Ladji Koné au Burkina Faso et Naomi Fall au Mali. A découvrir aussi deux spectacles de Jann Gallois qui libèrent une éblouissante expressivité. Celle d’émotions intenses liées à une relation amoureuse à travers le duo Compact, celle d’un désordre contraignant imposant de garder pour les cinq interprètes de Reverse tête au sol (les 23, 24 et 25 janvier). Comme toujours depuis 2007, le festival s’attache à défendre particulièrement la jeune création chorégraphique hip hop, grâce à un temps fort intitulé Cités danse connexions, décliné en trois étapes. Lors de la première, la jeune danseuse et chorégraphe Ingrid Estarque crée un solo étonnant, In between, où la tonique énergie du krump rencontre les tournoiements virtuoses des derviches. Brouillant les frontières, la magie nouvelle y fait naître un univers instable où s’entrelacent réel et irréel. Ce spectacle est suivi par Versus, duo de Mickaël Le Mer, qui confronte Maxime Cozic et Dylan Gangnant (du 9 au 12 janvier). Puisse le mois de janvier permettre ces belles découvertes…
Agnès Santi
Tél : 01 46 97 98 10. Site : suresnes-cites-danse.com
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