Antoine Rigot, cofondateur des Colporteurs, suit le cheminement intérieur d’Œdipe… Une poignante allégorie de la force de l’être sur le destin.
« Ce ne sont pas des larmes noires qui coulent sur mes joues comme étaient celles de sang d’Œdipe, mes larmes sont salées et transparentes mais elles viennent aussi d’une effroyable blessure. », écrit Henry Bauchau dans son Oedipe sur la route. La blessure d’Antoine Rigot s’est ouverte, béante, ce mauvais jour où lui, le funambule d’exception, chuta, resta cloué au sol. Suivant les traces du poète, il retrace son patient voyage intérieur pour affronter ses ténèbres, apprivoiser un corps brisé et passer les rugueux cailloux sur le chemin escarpé de l’existence. Sur la piste, il avance aujourd’hui en duo avec la lumineuse fildefériste Sanja Kosonen. Père et fille ou bien frère et sœur, ces deux êtres cheminent en chœur, elle en haut, lui en bas, ensemble reliés par les secrètes épreuves de leur destin. Franchissant les labyrinthes accidentés, les entrelacs de câbles et tubes métalliques. Franchissant les peurs et les hontes. Jusqu’à pouvoir être soi, pour l’autre.
Sur la route, d’Antoine Rigot, du 15 au 24 octobre 2009, jeudi à 19h30, vendredi et samedi à 20h30, Académie Fratellini, rue des Cheminots 93200 Saint-Denis La Plaine. Rens. 0825 250 735 et www.academie-fratellini.com.