« Le Pas du Monde » : de nouvelles voies en nouvelles voix, le Collectif XY dans ses plus belles métamorphoses.
La nouvelle création du Collectif XY projette [...]
A la croisée du travail d’inspiration documentaire de Sonia Chiambretto et du soin scénographique d’Hubert Colas, Superstructure explore une jeunesse algérienne et algéroise dans un dispositif qui peine à prendre vie.
La guerre d’indépendance qui s’achève en 1962. La guerre civile entre 1991 et 2002, consécutive aux élections remportées par le Front Islamique du Salut. L’histoire récente de l’Algérie est ponctuée de terribles tragédies. Superstructure, fruit d’un texte de Sonia Chiambretto mis en scène par Hubert Colas, tente de saisir comment ces événements ont pu modeler une jeunesse à travers un spectacle qui superpose les deux périodes susdites et un futur hypothétique symbolisé par le projet de Le Corbusier baptisé Obus, heureusement jamais abouti. Un voyage entre passé récent et futur à réinventer qui commence à Alger avec des jeunes gens qui traversent la violence du conflit entre les islamistes et l’armée régulière, la radicalisation de toute une frange de la société et le climat de terreur qui va durablement s’installer. Sur une scène bordée dans le fond d’un immense écran où se succèdent des images de la capitale, sept interprètes rapportent sur un immense plateau surélevé des bouts de vie dans une répartition chorale de la parole. On s’y perd souvent, tant les ruptures abondent, et par le choix, même si certains personnages reviennent régulièrement, d’une interprétation éparpillée et peu incarnée. La deuxième partie se tourne davantage vers la guerre d’Algérie à travers le récit de Paul, soldat dont la conscience ne s’accommode pas des exactions de l’armée française. Malaise de jeune conscrit envoyé faire une guerre sale qui traverse cette fois la campagne algérienne.
Un regard neuf sur l’Algérie
Récit nourri de nombreux témoignages et documents récoltés par l’autrice, Superstructure sème donc le spectateur dans les méandres de ses diverses strates temporelles et de ses nombreux personnages. Microtés, les interprètes sont plus ou moins séparés entre les représentants du colonialisme français et les Algériens mais cette ballade à travers le temps et les événements, errance libre et erratique, ne parvient que rarement à faire exister ses récits. Le spectacle créé il y a trois ans vient d’être repris et semble encore frais en ce jour de première. Mais c’est aussi comme si le projet était trop large, ou trop flou. Rien de précis ou de neuf ne se dégage de cette tentative de prendre le pouls d’une jeunesse qu’on connaît bien peu. Rien ne s’approfondit assez pour que l’on s’y intéresse vraiment. Et les considérations architecturales restent, elles, assez obscures dans leur dimension métaphorique. Malgré une scénographie impressionnante de beauté et un travail vidéo de Jean Nouvel extrêmement séduisant, Superstructure laisse pour nous à l’état d’intention ce projet de livrer un regard neuf sur l’Algérie.
Eric Demey
du mardi au vendredi à 20h, le samedi à 18h, le dimanche à 15h. Tel : 06 07 14 81 40. Durée : 2h30 entracte compris.
La nouvelle création du Collectif XY projette [...]
Après s’être attaqué à l’œuvre de Molière, le [...]
L’auteur et metteur en scène Nasser Djemaï [...]