Sunset-Sunside

Compte tenu de leur forte dépendance aux recettes de concerts (billetterie et consommations de boissons), les clubs de jazz souffrent très lourdement en cette période de crise sanitaire. Dans la « rue du jazz » à Paris, la célèbre « Rue des Lombards », le Duc et le Baiser Salé ont décidé de suspendre leur activité. Seul le Sunset-Sunside maintient sa programmation en déplaçant les concerts à 18h30. « L’objectif, c’est de fermer à 20 heures pour que les gens puissent rentrer tranquillement chez eux. Pour les musiciens, c’est une catastrophe en ce moment : tout tombe à l’eau. Donc pour eux pouvoir continuer à jouer est la plus belle nouvelle possible. » confiait récemment son directeur Stéphane Portet au micro de France Info. Côté programmation, le mois s’ouvre au Sunset-Sunside sur le retour d’un fringant vétéran dont on avait moins de nouvelles depuis quelques temps : Michel Benita. Le contrebassiste revient par la grande porte d’un nouvel album pour ECM, « Looking at sounds », à la tête d’un nouveau quartet composé de Mathieu Michel (bugle), Jozef Dumoulin (claviers) et Philippe Garcia (batterie), le 7/11.

Vieux briscards et jeunes talents

De jeunes pousses du jazz français lui emboitent le pas : la saxophoniste Sophie Alour avec le quintet de son album « Joy » paru en février et né de la rencontre avec le oudiste Aballah Abozekry (le 13), le guitariste Romain Pilon en trio avec Fred Pasqua à la batterie (déjà présent dans son dernier disque en date en tant que leader, « Copper », sorti sur le label Jazz & people) et Yoni Zelnik à la contrebasse (le 14) et enfin le groupe Chrones qui dans l’album  « Mental Climbers » délivre un jazz fusion des plus ouverts, aux sonorités très puissantes, où dominent les esprits libres de l’improvisation (le 26). Enfin, mentions spéciales pour Riccardo Del Fra qui remet sur le métier son dernier groupe en date « Moving People » autour d’un casting et répertoire partiellement renouvelés (le 14), le saxophoniste Sylvain Rifflet dans un nouveau projet en solo intitulé « Troubadour » (le 19, concert en entrée libre), et enfin Aldo Romano en personne, d’humeur nostalgique dans son hommage à Boris Vian (le 20).

 Jean-Luc Caradec