Exquisite Corpse
Une pièce « pour 58 chorégraphes et 7 danseurs »...
Catherine Diverrès rend hommage au maître du butô dans un solo d’une intense émotion.
« Ce fut une révolution profonde, radicale, de tout mon être. » dit Catherine Diverrès de sa rencontre avec Kazuo Ohno, qu’elle connut au début des années 1980. Chez elle, les mots courent à fleur de peau, aussi délicats et concis que son geste chorégraphique, qui dégage la danse de toute fioriture pour saisir la vibrante intensité de l’instant. Avec Ô Sensei, elle puise à la mémoire de ce maître du butô disparu en 2010 et compose un solo tout en métamorphoses, où les mouvements portent dans un infini frôlement le souvenir des danses traversées et de tant d’histoires secrètes. « Pour que « Quelque chose » en moi danse ; et c’est ce quelque chose qu’il faudrait essayer de rendre non pas visible mais palpable » dit-elle encore. Cet invisible irradie Strance II, solo écrit en 1997, transmis aujourd’hui à Carole Gomes et donné ici en prélude. Par ces deux miniatures ciselées à même le temps, Catherine Diverrès rappelle que la danse est cet au-delà du corps, à jamais insaisissable.
Gw. David