La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Classique / Opéra - Entretien / Michel Laplénie

Sagittarius, suite et fin

Sagittarius, suite et fin - Critique sortie Classique / Opéra Paris Eglise protestante allemande
Michel Laplénie choisit Schütz et son chef-d’œuvre, les Musikalische Exequien, pour le dernier enregistrement de Sagittarius à Paris et son dernier concert à Paris. © Gaëlle Hamalian-Testud

EGLISE PROTESTANTE ALLEMANDE / BAROQUE

Publié le 19 octobre 2016 - N° 248

Identifié dès ses débuts à la fin des années 80 comme un ensemble vocal baroque de la plus grande exigence artistique, grâce notamment à des réalisations lyriques marquantes (Alcina en 1990 au TCE, Phaëton à l’Opéra de Lyon et Europe Galante de Campra à Aix en 1993), l’ensemble Sagittarius va mettre un terme à son activité après 30 ans d’aventures musicales. Michel Laplénie choisit pour ces adieux de confirmer sa prédilection pour la musique baroque allemande, en particulier celle de son plus grand représentant, Heinrich Schütz (1585-1672), le compositeur auquel Sagittarius aura emprunté le nom latinisé et surtout réservé ses plus grands moments.

1986-2016 : après 30 ans d’existence, vous avez décidé d’arrêter l’activité de votre ensemble. Pour quelles raisons ?

Michel Laplénie : Dans la vie d’un ensemble comme Sagittarius, 30 ans c’est une étape importante, un chiffre rond, celui d’une certaine forme d’accomplissement. J’ai trouvé que c’était un bon moment pour arrêter. Après une carrière riche de passionnantes redécouvertes, j’ai le sentiment d’avoir pu exprimer tout ce que j’avais à dire dans ce répertoire. A un moment où le financement de la culture est remis en question, j’ai aussi choisi de ne pas subir avec Sagittarius la baisse progressive des subventions, qui nous touche comme beaucoup d’ensembles en ce moment. Enfin, j’ai toujours été très attaché à la transmission et à la formation de jeunes artistes. Je souhaite aujourd’hui m’y consacrer pleinement, notamment avec la Schola Sagittariana que j’ai fondée en 2011. Le moment est aussi venu pour moi de laisser la place à de jeunes ensembles très performants qui ont besoin de faire leur place dans le monde musical.

« Je voulais rendre hommage une dernière fois à notre compositeur phare : Heinrich Schütz. »

Quel était l’objectif initial artistique de l’ensemble ?

Michel Laplénie : Au départ il s’agissait de faire connaître en France la musique vocale allemande avant Jean-Sébastien Bach, celle de Schütz en particulier. J’ai toujours été sensible à la culture musicale germanique, notamment baroque. Très vite nous avons pu aussi aborder les répertoires français, italien et anglais du 17ème siècle, mais j’ai toujours conservé un rapport privilégié avec ce grand musicien, le « père de la musique allemande ».

Comment avez-vous choisi le programme de votre dernier concert à Paris ?

Michel Laplénie : Je voulais rendre hommage une dernière fois à notre compositeur phare Heinrich Schütz avec une œuvre emblématique : les Musikalische Exequien. C’est une œuvre magique, magnifique, qui pour moi concentre toute la diversité des langages de Schütz. J’ai choisi également d’autres pièces qui résonnent tout aussi symboliquement pour moi, comme le Deutsches Magnificat, œuvre ultime du maître. Toutes ces pièces constituent le matériau de notre dernier disque, conçu comme un aboutissement de mon travail avec Sagittarius, et que nous allons présenter au public parisien.

 

Propos recueillis par Jean Lukas

A propos de l'événement

Sagittarius, suite et fin
du vendredi 18 novembre 2016 au vendredi 18 novembre 2016
Eglise protestante allemande
25 Rue Blanche, 75009 Paris, France

à 20h. Tél : 01 45 26 79 43.

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