Les Rendez-vous chorégraphiques de Sceaux
Un printemps chorégraphique très fleuri [...]
Sous ce joli titre se cache une histoire de regard et de perception, que Gaëlle Bourges explore à la fois dans la narration et dans l’exploration des ressorts du plateau.
Une découverte : c’est à la fois ce que le spectacle raconte, et ce que le spectateur vit pleinement. Guidé par une voix off monocorde relatant comment trois adolescents se sont retrouvés à mettre au jour, en 1940, la plus importante grotte préhistorique, il se laisse embarquer dans un univers plastique qui se dévoile petit à petit, tout d’ombres et de lumières. Dans cette pièce conçue pour le jeune public, Gaëlle Bourges n’a pas fait l’impasse sur la narration – elle qui aime dans ses pièces commenter les œuvres par les mots –, tout en restant attachée à une part de mystère, qu’elle distille savamment dans le moindre petit détail : c’est dans les déplacements des quatre artistes, qui sont tout autant personnages, danseurs, que marionnettistes, et dans l’organisation spatiale des objets, que vont se nicher les petits secrets et les miracles du spectacle.
Dans les entrailles de la création
La chorégraphe a conçu la scène comme un tableau vivant, ou peut-être comme un film… Avec une économie de moyens mais une foultitude de petites choses, le sens apparaît et disparaît au fur et à mesure de la manipulation. On descend dans la grotte et voici que l’imaginaire s’active au fil des formes qui s’animent. Point de réalisme, mais plutôt des fantômes qui s’accordent à nous faire revivre les émotions et l’émerveillement d’une première fois. Avec, comme toujours dans le travail de Gaëlle Bourges, un grand respect pour l’œuvre et un talent à mettre en jeu notre regard pour mieux nous déplacer.
Nathalie Yokel
Le 10 avril 2018 à 10h, le 11 à 15h, le 12 à 14h30, le 13 à 19h, le 14 à 17h. Tél. : 01 42 74 22 77. Spectacle vu au Festival C’est Comme Ça ! à l’Echangeur, CDCN des Hauts-de-France.
Un printemps chorégraphique très fleuri [...]