Le ténor et chef d’orchestre Emiliano Gonzalez Toro
Emiliano Gonzalez Toro n’est pas seulement un [...]
À l’Orchestre de chambre de Paris comme à l’Orchestre national de Lyon, une compositrice accompagne la saison 2021-2022. La jeune Clara Olivares (née en 1993) et l’Autrichienne Olga Neuwirth (née en 1968) viennent opportunément rappeler que la musique d’aujourd’hui se conjugue aussi au féminin.
L’Orchestre national de Lyon a été, il y a une trentaine d’années, l’une des premières formations en France à accueillir régulièrement des compositeurs en résidence — une façon de rendre visible le travail de ceux qui écrivent la musique d’aujourd’hui et qui ne demandent rien de mieux que de combler le fossé, institutionnel autant que culturel, qui sépare encore trop souvent la musique contemporaine du répertoire classique. La pratique de ce compagnonnage qui rapproche compositeurs, musiciens et public est désormais bien établie et, s’inscrivant dans un mouvement plus général, contribue à sortir les compositrices d’une invisibilisation qui n’a que trop duré.
Deux générations, deux personnalités fortes
Olga Neuwirth, artiste associée auprès de l’Orchestre national de Lyon, a longtemps été, aux côtés de Kaija Saariaho, Unsuk Chin et quelques autres, l’un de ces grands arbres qui cachaient une forêt peu fréquentée par les programmateurs. La compositrice autrichienne, trompettiste de formation, a construit son œuvre sur un croisement audacieux des arts : le cinéma au premier chef — ce dont témoignent par exemple l’opéra Lost Highway (2003) ou l’Hommage à Klaus Nomi pour orchestre (2009) — mais aussi le théâtre, la littérature, l’architecture ou les sciences. Sa musique, inventive, tout à la fois très personnelle et universelle, est une musique mixte où l’électronique tient son rôle et vient se mêler aux sonorités étonnantes, ambiguës, qu’elle sait tirer des instruments de l’orchestre. Elle a, en cela, beaucoup à apporter à une phalange « classique ». Trois partitions majeures jalonnent sa saison à l’Auditorium de Lyon : son concerto pour trompette …miramondo multiplo… (2006) avec le grand Håkan Hardenberger en soliste (11 et 12 mars), Locus … doublure … solus (2001), subtil jeu de métamorphoses entre le piano et l’orchestre (26 mars), et la création de Dreydl, suite tirée de l’opéra Orlando (2019), d’après Virginia Woolf (20 et 21 mai). Très impliqué lui aussi depuis toujours dans la musique de son temps, l’Orchestre de chambre de Paris a choisi l’an dernier la jeune Clara Olivares comme compositrice associée. Formée à Strasbourg puis à l’Université de Berkeley (Californie), elle montre un don précoce pour la musique d’orchestre. Fulgurante et colorée, la brève Blue Spine (2018), présentée (couplée à des extraits de Platée de Rameau !) en « déjeuner-concert » au Théâtre du Châtelet en septembre, est de ces œuvres qui fascinent et peuvent révéler la musique contemporaine au plus grand nombre. Deux nouvelles partitions, l’une pour orchestre, l’autre de théâtre musical – avec Vanasay Khamphommala – seront créées les 20 janvier et 24 mars prochains. Mais l’implication de Clara Olivares dans l’ambitieuse politique artistique et citoyenne de l’orchestre parisien va bien au-delà, avec un travail suivi avec des collégiens et la création d’une académie pour jeunes compositrices.
Jean-Guillaume Lebrun
Les vendredis 11 mars et 20 mai à 20h, les samedis 12, 26 mars et 21 mai à 18h. Tél. : 04 78 95 95 95.
Théâtre des Champs-Élysées, 15 avenue Montaigne, 75008 Paris. Jeudi 20 janvier à 20h. Tél. : 09 70 80 80 70.
Théâtre 13, 103 A boulevard Auguste-Blanqui, 75013 Paris. Les 24 et 25 mars à 20h. Tél. : 01 45 88 62 22.
Emiliano Gonzalez Toro n’est pas seulement un [...]
La ville de Tours accueille son jeune et [...]