Grand Finale
Dans Grand Finale, le chorégraphe nous met [...]
La chorégraphe chinoise Wen Hui interroge ce que les corps conservent de la révolution culturelle.
Née en 1960, Wen Hui questionne depuis 1994, date de la création de son Living Studio, première compagnie de danse indépendante de Chine, comment l’histoire et la mémoire s’inscrivent dans les corps. Elle a inventé une forme de danse documentaire à la charnière entre danse, théâtre et vidéo. Dans Red, elle interroge le célèbre ballet révolutionnaire: Le Détachement féminin rouge. Créé pendant la Révolution culturelle par madame Mao en personne, le ballet est inspiré par la lutte entre nationalistes et communistes dans les années 1930, où le Détachement féminin rouge triompha de façon héroïque sur l’île de Hainan. Les premières danseuses à l’avoir interprété ont dû marcher pendant quarante-neuf jours de village en village, sac au dos, en plein hiver par un froid terrible, et danser sous des abris précaires ou en plein air.
L’Histoire passée au crible des corps
C’est toute cette histoire que nous raconte Wen Hui, et, de manière plus large, à quel point la danse et les corps en mouvement sont des vecteurs idéaux de toute propagande politique. Ce n’est pas en France, où la danse classique a été formalisée par Louis XIV, que nous dirons le contraire. Sur scène, deux générations de danseuses cherchent à évaluer cet objet ambigu : véhicule idéologique devenu symbole figé d’un passé glorifié, mais dont le message féministe perdure aujourd’hui. Au fil de cette confrontation, c’est tout un passé qui affleure, mais aussi ses effets sur le corps social actuel, et le poids des souvenirs face à l’Histoire.
Agnès Izrine
à 20h30. Tél. : 01 42 74 22 77. Durée : 1h.