Eléphant ou le temps suspendu de Bouchra Ouizguen
On retrouve Bouchra Ouizguen avec sa [...]
Danse - Gros Plan /Captation vidéo
Au cœur de la vaste frise des Nymphéas de Claude Monet au Musée de l’Orangerie, François Chaignaud danse les gestes épris d’idéal d’Isadora Duncan (1877-1927), figure pionnière d’une danse libre jusqu’au bout des doigts, accompagné au piano par Romain Louveau. Un récital exceptionnel visible en vidéo sur le site du Musée de l’Orangerie les 24 et 25 septembre.
Vidéo sur ce lien : https://www.musee-orangerie.fr/fr/actualites/danse-dans-les-nympheas/recital-dans-les-nympheas-francois-chaignaud-danse-isadora-et-le
Née au bord de l’Océan Pacifique, Isadora enfant adorait contempler le mouvement des vagues. Peut-être est-ce là que commença à naître son désir d’une danse déliée, fluide, profondément vivante, libérée des contraintes et affranchie des conventions. Pionnière révolutionnaire de la danse, ancrée dans une époque fiévreuse qui ne sait pas encore qu’elle s’avance vers l’abîme, Isadora Duncan fascine encore les danseurs d’aujourd’hui. À l’écoute des émotions intérieures, charmée par la Grèce antique, la danse d’Isadora Duncan ne vise pas à accompagner ou à illustrer, mais à être intensément. La danseuse et pédagogue Élisabeth Schwartz souligne la souplesse de la danse d’Isadora Duncan : « C’est un corps qui se déploie continuellement. Il est toujours dans l’inachevé, jamais fini, le geste ne s’arrête pas au bout des doigts. » Toujours curieux d’ailleurs pluriels, François Chaignaud interprète ce sublime récital au cœur de la vaste frise des Nymphéas du Musée de l’Orangerie. Il n’est guère étonnant qu’une danse aussi éprise d’idéal et de liberté le fascine, lui qui s’est déjà confronté avec bonheur au butô, à des figures de la culture espagnole ou aux Harmonies célestes d’une abbesse du XIIe siècle. Avec ces explorations inspirantes, sa danse exprime un art du trouble, de l’interrogation, des métamorphoses, où le chant se mêle au geste.
Puissance de la danse
« À travers ce récital miniature, apparaissent l’étrangeté, la multitude et l’actualité paradoxale de ces corps sculptés par Isadora Duncan dans le premier tiers du XXe siècle. Créées dans un monde en proie à des mutations inédites, à la fois effrayant et fascinant, ces danses témoignent d’un désir puissant de reconquérir une intensité propre, qui semble se trouver déchirée entre la nostalgie d’un monde disparu, l’illusion du retour à un état de nature fantasmé, le goût du voyage et de la contemplation, et l’affirmation de la puissance sensuelle d’un corps anémié par le spleen et la vie moderne… Plonger dans ces danses insaisissables est pour moi autant l’étude d’un répertoire et d’une histoire (et de la façon dont les formes chorégraphiques et expressives adoptées par Isadora Duncan exsudent une époque, un lieu, un paysage mental, poétique, et idéologique), qu’une interrogation salutaire, adressée à notre façon contemporaine de créer et de danser. Isadora Duncan éblouit nos angles morts. » explique François Chaignaud. Une plongée tout en contrastes et nuances, accompagnée au piano par Romain Louveau et magnifiée par les frissons subtils et lumineux des couleurs.
Agnès Santi
Les 24 & 25 septembre sur :
On retrouve Bouchra Ouizguen avec sa [...]