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Danse - Entretien

Alban Richard crée 3 Works for 12

Alban Richard crée 3 Works for 12 - Critique sortie Danse Mulhouse La Filature - Scène nationale
Alban Richard © Agathe Poupeney

Entretien

Publié le 23 septembre 2021 - N° 292

Alban Richard, directeur du CCN de Caen en Normandie, crée 3 Works for 12, un programme composé de trois pièces chorégraphiées sur des partitions post-minimalistes.

Comment est né 3 Works for 12 ?

Alban Richard : Je désirais faire une soirée avec un programme musical des années 1975-1976, qui sont un tournant dans le rapport au minimalisme. À cette époque, cela fait déjà plus d’une dizaine d’années que ce courant s’est mis en route et une nouvelle génération arrive, s’en empare pour créer d’autres esthétiques. Comme j’avais écrit en 2015 une pièce pour douze danseurs du Ballet de Lorraine sur Hoketus de Louis Andriessen, j’ai décidé de la recréer et de chorégraphier également Fullness of Wind de Brian Eno, qui met en place à cette époque son concept d’Ambient Music, et Pulsers de David Tudor, qui a beaucoup collaboré avec John Cage et Merce Cunningham. On a donc dans une même soirée trois pièces pour douze interprètes, avec trois façons de composer l’espace et le temps.

« Je ne traite jamais le groupe comme tel mais comme une accumulation de solistes. »

Pouvez-vous nous en dire plus sur ces compositions ?

A.R. : Pour Hoketus, nous travaillons à partir de cellules de mouvements. Chaque interprète est comme à l’intérieur d’une horlogerie, d’une machine dansante. Pour Fullness of Wind, nous explorons plutôt la notion de phrasé. La pièce est construite sur un canon infini, c’est une sorte de paysage en constante évolution. Enfin Pulsers, qui est une œuvre très forte, une sorte de Sacre du Printemps futuriste, se construit de façon très ouverte. Les durées, les espaces, sont déterminés mais la pratique du mouvement se fait en temps réel à partir de contraintes d’action.

Vous parlez pour ce programme d’une masse d’individus solistes. Que cela signifie-t-il ?

A.R. : Selon moi pour créer un effet de masse, il faut vraiment travailler le parcours, la texture, les rythmes, les énergies de chaque interprète. Je ne traite jamais le groupe comme tel mais comme une accumulation de solistes.

Vous parlez également d’une pièce somme, d’un précis d’écriture.

A.R. : J’avais envie de pouvoir poser en un seul programme ce que je fais dans mes pièces. Un choix musical nous oblige, les interprètes et moi, à inventer une façon de se mouvoir, un poids, une relation à l’espace, en un mot un corps différent à chaque fois. On ne retrouve pas dans mes œuvres une signature gestuelle mais une recherche formelle, structurelle. Ce qui est intéressant avec 3 works for 12, c’est qu’en une heure on a trois propositions corporelles distinctes. Cela permet au public de voir comment les interprètes, en fonction des partitions, voyagent de quelque chose de très serré, de très mesuré, à quelque chose de plus ouvert.

 

Propos recueillis par Delphine Baffour

A propos de l'événement

Alban Richard crée 3 works for 12
du vendredi 8 octobre 2021 au samedi 9 octobre 2021
La Filature - Scène nationale
20 allée Nathan Katz, 68100 Mulhouse

Le 8 octobre à 20h et le 9 octobre à 19h. Tél. 03 89 36 28 28.

Durée : 1h10.

Également le 12 octobre 2021 à la Scène nationale d’Orléans, le 9 novembre au Tangram, Évreux-Louviers, le 24 novembre au Théâtre, Saint-Nazaire, le 30 novembre au Bateau Feu, Dunkerque, le 3 décembre au Rive Gauche, Saint-Étienne-du-Rouvray, les 5 et 6 janvier 2022 au Théâtre de Caen, du 12 au 15 janvier à Chaillot, Paris, le 10 mai au Zef, Marseille.

 

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