Festival Conversations de Noé Soulier
Pour sa deuxième édition le festival [...]
Danse contemporaine - Entretien
Bobbi Jene Smith et Or Schraiber, formés à la Batsheva Dance Company, créent leur première pièce pour le Ballet de l’Opéra de Paris, Pit. Une création sur l’expérience de la vie humaine qui a été conçue dans une grande proximité avec sa musique, mêlant une création de Céleste Oram et le concerto pour violon de Sibelius.
C’est une pièce de contact qui mobilise particulièrement le public, comment abordez-vous cette dimension ?
B.J.S. : Nous pensons que chacun d’entre nous est amené, de différentes manières, à ressentir de l’empathie face à l’expérience de la condition humaine. Nos inspirations, bien que véhiculées sous une forme abstraite, proviennent avant tout de l’expérience de la vie même, en tant qu’êtres humains du 21ème siècle, en tant que couple, en tant que parents. Nous espérons que les spectateurs pourront s’identifier à ce qui se trame sur la scène, ressentir et reconnaître des reflets d’eux-mêmes sur scène. Nous faisons d’abord et avant tout confiance aux interprètes afin d’impliquer le spectateur.
« La pièce appartient aux danseurs autant qu’à nous. »
Comment avez-vous abordé ce premier travail de création pour le Ballet de l’Opéra de Paris ?
B.J.S. : Cela fait un an que nous réfléchissons et travaillons sur Pit, mais nous voulions que les interprètes soient constitutifs de l’ADN de ce monde dans lequel nous emmenons les spectateurs. La pièce appartient aux danseurs autant qu’à nous car sans eux, la pièce serait complètement différente. Leur dynamique de groupe et leur alchimie sont des aspects essentiels de l’œuvre. Ces danseurs font partie des meilleurs, leurs capacités performatives et physiques rendent le processus de création profondément signifiant. Chacun d’entre eux apporte des nuances et des tonalités spécifiques. Ils ont tous une riche histoire partagée qui imprègne le groupe. C’est unique.
Comment avez-vous travaillé avec Céleste Oram, et comment avez-vous intégré le concerto pour violon de Sibelius à cette création musicale ?
B.J.S. : C’est la deuxième fois que nous travaillons ensemble. Céleste est une brillante musicienne et compositrice. Elle contribue à la création non seulement sur le plan sonore, mais aussi sur la conception d’images et de concepts. Lorsque nous recevons un brouillon de Céleste, des réponses apparaissent. C’est une conversation permanente. En ce qui concerne le concerto, nous savions que ce serait un grand défi, car nous y tenons tous beaucoup. Nous avons décidé d’utiliser certains mouvements du concerto qui augurent un monde sonore sombre et souterrain. Le concerto recèle en lui-même tout un écosystème, il fonctionne et introduit de nouvelles idées, et laisse l’auditeur ressentir un toute une palette d’émotions. Avec la musique de Céleste injectée entre les mouvements du concerto, nous avons l’impression de pouvoir distordre le temps, de nous aventurer dans des dimensions plus profondes de certaines émotions.
Propos recueillis par Louise Chevillard
à 20h, le dimanche 26 à 16h. Durée : 1h. Tel : 08 92 89 90 90.
Pour sa deuxième édition le festival [...]