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Jazz / Musiques - Agenda

Pierre Bertrand s’envole en leader

Pierre Bertrand s’envole en leader - Critique sortie Jazz / Musiques
Crédit : David Ken / Légende : L’an dernier, il a composé la B.O. de La Grande Vie d’Emmanuel Salinger.

Publié le 10 novembre 2010

Pierre Bertrand, le saxophoniste co-fondateur du Paris Jazz Big Band, présente sur scène un premier disque enthousiasmant sous son nom.

Avec la reconnaissance de son Paris Jazz Big Band (Victoire du Jazz et Django d’Or 2005) et ses commandes pour la télévision et le cinéma, on a souvent eu tendance à mettre davantage en lumière le compositeur prolifique, le chef d’orchestre très demandé (de la Star Ac’ aux Césars) ou l’arrangeur tout-terrain (d’Obispo à Nougaro), plutôt que l’instrumentiste talentueux passé par l’école du classique. Celui qui attrapa le virus du jazz lors d’un concert au festival de Nice (« je suis tombé amoureux sur le champ du son du sax et du rythme du jazz, c’était une pulsion, bien plus qu’une démarche intellectuelle ») voulait avec “Caja Negra” (Cristal Records/Harmonia Mundi) revenir à ses premières amours, l’instrument créé par Adolphe Sax : « on ne m’avait jamais entendu en tant que saxophoniste sur tout un disque ». Ce disque, il lui a volontairement donné une coloration hispanique : depuis sa rencontre avec Sharon Sultan en 2002, le flamenco s’est imposé comme l’un des chocs de sa vie. Pour elle, il composera d’ailleurs un opéra chorégraphique baptisé Madre, mis en scène et scénographié par Jean-Antoine Hierro, son « meilleur ami, un peintre et plasticien qui avait créé des robes géantes pour l’occasion. Depuis il en est obsédé ! » D’où la pochette du CD garnie de grandes robes colorées : « j’ai été extrêmement surpris au début, et puis je ne pouvais plus m’en passer ! » Pour “Caja Negra”, le saxophoniste n’a composé que trois thèmes inédits car il l’a imaginé comme une anthologie réarrangée des mélodies favorites de son propre répertoire. Et, alors qu’il avait l’habitude de tout écrire de A à Z avant d’entrer en studio, il a laissé aux formidables improvisateurs qu’il a soigneusement sélectionnés (de Minino Garay à Louis Winsberg) la liberté de faire vivre ses mélodies hypnotiques. « On part de ce qu’on connaît, on va se frotter à de nouvelles choses et, au final, on en sort changés – ce n’est pas le voyage touristique, mais le voyage initiatique. » Dépaysement et frissons garantis.

Mathieu Durand


Lundi 6 décembre au Café de la Danse. Tél. 01 47 00 57 59

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