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Philippe Decouflé s’installe pendant un mois à Chaillot avec son dernier spectacle Contact. Une comédie musicale pluridisciplinaire haute en couleurs.
Avec Contact, vous abordez le registre de la comédie musicale. D’où vient cette envie ?
Philippe Decouflé : C’est un vieux rêve ! J’ai été bercé par le cinéma. Les Enfants du Paradis, de Marcel Carné, a été l’un des films les plus importants de ma vie. J’adore les comédies musicales : West Side Story, les films de Jacques Demy et la production de Bollywood. Un jour, j’aimerais beaucoup réaliser une comédie musicale pour le cinéma.
Que raconte Contact ?
P.D. : Le spectacle est traversé par de multiples significations. Le titre évoque le fait de se toucher, mais aussi la chanson de Gainsbourg avec Brigitte Bardot, ou encore bien sûr, le Kontakthof de Pina Bausch. Mille histoires se croisent dans la pièce. L’argument de base était de suivre une troupe montant une comédie musicale… Au fil de la création, Contact est aussi devenu une adaptation de Faust, à partir du livre de Goethe traduit par Gérard de Nerval, également inspirée par Faust de Murnau et Phantom of the paradise de Brian de Palma.
Vidéo, danse, chant, musique live… Comment avez-vous conçu ce spectacle total ?
P. D. : Dans un premier temps, nous avons écrit, en petit comité, avec mes complices habituels : Christophe Salengro, Alice Roland & Clémence Gaillard. Je n’ai réuni que des gens avec lesquels j’avais déjà travaillé, certains depuis 25 ans, mais je mélange les générations, l’âge des danseurs va de 24 à 63 ans. Pour la musique, centrale comme dans toute comédie musicale, j’ai fait appel à Nosfell et Pierre le Bourgeois. C’est notre deuxième collaboration, après Octopus en 2010 : on se connaît et on se comprend de mieux en mieux. Nous avons les mêmes obsessions artistiques peut-être, et je pense que ça se sent sur le plateau.
Vous travaillez la vidéo et les effets spéciaux. Comment interagissent-ils avec la danse ?
P . D. : Nous vivons dans un monde saturé d’images, la plupart du temps faites pour nous vendre de l’inutile et du superflu. J’essaie de me les réapproprier, de m’en servir dans un but artistique et poétique. Dans mes spectacles, la technologie est toujours au service de la danse, du corps et du mouvement. Quand une des danseuses devient une troupe de 100 danseurs grâce à des effets spéciaux, on peut commencer à s’amuser !
Propos recuillis par Marie-Valentine Chaudon
Du 9 janvier au 6 février, à 20h30 du mardi au samedi, à 15h30 le dimanche. Tel : 0153653000
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