8e édition de ce festival original et repéré pour la qualité de sa programmation, qui invite à la découverte d’œuvres hybrides et inclassables, mêlant théâtre, danse, vidéos et arts plastiques.
Né de la collaboration entre la Ville de Gonesse, le Théâtre Paul Eluard de Bezons et L’apostrophe de Cergy-Pontoise, le festival Périphérique Arts mêlés invite le public à la découverte d’œuvres à l’écart des normes : il bouscule les frontières artistiques et donne à voir des œuvres hybrides et inclassables, en prise direct avec un questionnement innovant et original sur le corps et le monde contemporain. « Comme une ouverture à tous les possibles de la création, pour des spectacles en marge, en périphérie du prêt-à-porter culturel. » selon les mots de Jean-Joël Le Chapelain, directeur de L’apostrophe, scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val-d’Oise. Du 17 janvier au 10 février, cette 8e édition du festival conjuguant théâtre, danse, vidéo et arts plastiques propose une dizaine d’œuvres métissées et atypiques. Olivier Dubois, chorégraphe en résidence à L’apostrophe à partir de 2012, déjà applaudi dans ce même théâtre avec Faune(s) et L’homme de l’Atlantique, crée Rouge. Un remarquable solo qui fait écho à Révolution, avec quatorze danseuses en un chœur hypnotique, irrévocable et fascinant. Rouge, contrepoint masculin, explore l’ivresse du pouvoir et la fougue révolutionnaire en un cri puissant, en un corps tendu à l’extrême (en robe moulante et chaussures rouges).
Vidéo-conférence fictive
Autres solos : Olivier de Sagazan présente l’impressionnant Transfiguration, où il s’enduit à l’excès le visage d’argile, et dans un autre registre Estelle Bordaçarre propose Rien, solo fondé sur un quotidien absurde tout en tendresse, nourri de gestes minuscules. A voir aussi d’autres œuvres stimulantes. Courts-circuits de François Verret, pièce dansée et jouée, dont la musique est principalement interprétée en direct, montre des êtres en perte de repères, des pantins usés dans une société dure. La compagnie anversoise Berlin crée Tagfish, une proposition artistique hybride, entre performance documentaire et installation vidéo, sorte de vidéo-conférence fictive entre sept personnages associés à un projet immobilier faramineux. Philippe Lafeuille présente avec des interprètes masculins une version décapante du conte de Cendrillon. Utlilisant la vidéo et les technologies numériques 2D et 3D, Judith Depaule raconte l’histoire de Vesna, enfant meurtrie par la guerre. Jean-Lambert Wild revisite son enfance réunionnaise à travers La Mort d’Adam, deuxième mélopée de l’hypogée. Kat Valastur confronte deux danseuses (elle-même et Laura Lozza) à une ronde infinie, allant crescendo. Il est possible de voir ces deux dernières pièces le dimanche, entrecoupées d’un brunch convivial. A voir aussi Ici de Jérôme Thomas, la compagnie Mossoux-Bonté, Toméo Vergès, etc. Culture à consommer, apprécier et digérer sans modération.
Périphérique Arts Mêlés, 8e édition, du 17 janvier au 10 février 2012, à L’apostrophe, Théâtre des Arts à Cergy et Théâtre des Louvrais à Pontoise. Tél : 01 34 20 14 14. Spectacles aussi au Théâtre Paul Eluard de Bezons. Tél. 01 34 10 20 20. A Gonesse. Tél : 01 34 45 97 60.