La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Entretien

Pé Vermeersch

Pé Vermeersch - Critique sortie Danse
Photo : Blondes have no soul, de et par Pé Vermeersch.

Publié le 10 novembre 2011 - N° 192

Intensité corporelle

L’Avant-Seine, théâtre de Colombes, présente un triptyque de Pé Vermeersch : trois pièces, créées entre 2001 et 2011, pour (re)découvrir une chorégraphe singulière et engagée.

 « Il s’agit aussi, comme dans le reste de mon travail, d’explorer le sacré. »

Avez-vous déjà présenté ces trois pièces sous la forme d’un triptyque ?
Pé Vermeersch : C’est une première, et j’en suis ravie… Ce sont les trois pièces les plus importantes des dix dernières années de mon parcours !
 
Qu’est-ce qui relie ces trois œuvres ?
P. V. : Une grande intensité corporelle, ce que j’appellerais une « abstraction vécue ». Et une relation pure avec la musique. Dans le solo Blondes have no soul (2001), il n’y a pas d’autre son que ma propre voix ; je voulais trouver mon langage de danse en silence. Dans le trio Het Orgelt (2009), le son est immense : il s’agit d’œuvres pour orgue, qui vibrent jusque dans le corps des danseuses et des spectateurs… Dans Making the skies move (2011), la musique de Messiaen nous emmène dans la recherche d’une beauté qui passe par la dissonance, qui n’est pas facile à atteindre, et qui rejoint la danse dans ses modulations, ses ruptures imprévisibles, mais aussi ses structures très douces.
 
Het Orgelt est présenté dans une église : c’est rare pour de la danse contemporaine…
P. V. : Il n’est pas toujours facile d’obtenir l’autorisation de danser dans une église, mais nous trouvons néanmoins des interlocuteurs ouverts à cette démarche, qui d’ailleurs ne cherche pas à choquer, et respecte l’héritage religieux. Le choix de créer cette pièce pour l’espace d’une église est d’abord lié à mon désir de travailler avec un organiste. Mais il s’agit aussi, comme dans le reste de mon travail, d’explorer le sacré. Trois femmes qui dansent, pieds nus sur le sol d’une église, viennent poser des questions à l’esthétique catholique, qui n’est pas aussi « désincarnée » qu’on pourrait le croire : je suis très intéressée par le fait d’apporter la physicalité dans ce lieu plein de symboles.
 
Propos recueillis par Marie Chavanieux


Trois pièces de Pé Vermeersch : Making the skies move le 19 novembre à 20H30, Blondes have no soul le 22 novembre à 20H30, à l’Avant-Seine, parvis des Droits de l’Homme, 88 rue St-Denis, 92700 Colombes. Het Orgelt, le 24 novembre à 20H30 à l’Eglise de Colombes. Réservations : 01 56 05 00 76

A propos de l'événement


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