PARTS de Honji Wang et Sébastien Ramirez

Fidèles du Théâtre de la Ville depuis leur première création, Monchichi, qui narrait leur vie de couple multiculturel – elle est née en Allemagne de parents coréens, il est français d’origine espagnole – Honji Wang et Sébastien Ramirez débarquent pour sa saison hors les murs au Centquatre. Avec leur toute dernière création, qui réunit quatre tableaux performatifs en solo ou duo, ils poursuivent leur exploration du gréage chorégraphique en jouant d’effets de suspension. En convoquant trois éléments qui interagissent avec les corps, ils ouvrent « un champ où toutes les narrations sont possibles, libres et instables pour tenter de faire du rêve une réalité́ ».

Échasses digitales, immense étoffe et monde aquatique

Digilegs, d’abord, confronte Sébastien Ramirez au performeur Simon Niyringabo qui, tel un faune moderne, est chaussé d’échasses digitales lourdes et sonores.  Explorant leurs différences, plongeant dans leurs souvenirs, ils esquissent un duel qui se poursuit en une danse de réconciliation. Beautiful me, ensuite, met en scène Mathilde Lin munie d’une immense étoffe dont la finesse et la légèreté invitent « à la poésie, à la beauté du mouvement ». Tel un marionnettiste, un gréeur actionne le tissu comme le fait la danseuse, qui dans sa chrysalide renaît et déploie ses ailes de papillon. Dans sa continuité, Flag voit Sébastien Ramirez entrer en fusion avec le textile, tous deux s’animant dans une danse aérienne. Water, enfin, réunit les deux danseurs dans un univers aquatique. Des situations quotidiennes que traverse le couple, surgit un monde surréaliste.

Delphine Baffour