Parc du collectif La Station

Lars, Kania, Anke et Nicolaï sont dresseurs d’animaux marins dans un parc aquatique et participent allègrement et sans états d’âme à l’apothéose miroitante de la modernité toute-puissante convaincue d’avoir domestiqué la nature. Mais un jour, c’est le drame ! Laora, leur cheffe, se fait dévorer en plein show par l’orque vedette, Tatanka, et la féérie, sous l’effet de cet accident burlesque, tourne au cauchemar et à la folie. « Inspirée de Charles Burns, David Cronenberg et Sauvez Willy », cette comédie déjantée « dans laquelle évoluent des personnages drôles, attachants et quelque peu paumés, parfois cruels et méchants, souvent contradictoires et de ce fait, toujours humains » est aussi l’occasion d’une réflexion iconoclaste sur notre « monde d’hyper-spectacles qui nous fascine tout autant qu’il nous répugne ».

Sous la plage, les pavés !

Suite à l’accident, les dresseurs perdent leur emploi et, par conséquent, ce qui les définissait socialement. Eux qui se croyaient dompteurs se retrouvent marionnettes ! S’engage alors une véritable dégringolade où l’amertume ajoute au deuil. Face à la tragédie d’une mort probable (puisqu’on ne se baigne jamais impunément avec des prédateurs) et dont le risque est pourtant systématiquement dissimulé par un système qui s’organise tout entier autour du divertissement, les quatre rescapés se mettent à réfléchir et à remettre en cause le travail, ses codes, sa mécanique anesthésiante et sa hiérarchie. Sous la plage de la société du spectacle, apparaissent alors les pavés et derrière le bleu azuré des piscines pointe le noir de la révolte…

Catherine Robert