Pasdeloup et Lamoureux
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L’Orchestre national a quatre-vingts ans. Pour célébrer en beauté cet anniversaire, il accueille le maestro Riccardo Muti et fait aussi le pari de la jeunesse.
Depuis sa création en 1934 et son premier concert sous la direction de Désiré-Émile Inghelbrecht, l’Orchestre national de France a continué d’assumer son rôle d’ambassadeur de la musique française, illustré par des chefs comme Manuel Rosenthal, Roger Désormière, Charles Münch, Jean Martinon ou Charles Dutoit. Ce lien évident avec tout un répertoire – de la Symphonie fantastique de Berlioz aux créations de Boulez, Messiaen ou Dutilleux en passant par Pelléas et Mélisande de Debussy – n’a jamais empêché l’orchestre de se pencher avec bonheur sur d’autres musiques : Kurt Masur, aujourd’hui chef honoraire, avait quitté la direction musicale en juin 2008 avec une impressionnante intégrale Beethoven et les symphonies de Tchaïkovski, dirigées cette saison par son successeur Daniele Gatti, ont souvent trouvé dans les musiciens du National d’excellents défenseurs.
La jeunesse au pupitre
Ce mois-ci, l’orchestre fait appel à une jeune génération de chefs. Le 6 mars, Ludovic Morlot, en poste à Bruxelles et Seattle, dirige un florilège français : Bourrée fantasque et España de Chabrier, Deuxième Concerto de Saint-Saëns (avec le pianiste Cédric Tiberghien) et Deuxième Symphonie de Dutilleux. Le 20, place à un jeune Italien de 25 ans, Michele Mariotti (œuvres de Rossini, Respighi, Tchaïkovski et Concerto en ré majeur de Haydn avec le violoncelliste Edgar Moreau). À noter également : trois concerts de musique de chambre les 8 et 9 mars, et la création d’un conte musical de Philippe Fénelon par la comédienne Adèle Jayle et le pupitre de percussions. Mais c’est à Riccardo Muti que reviendra l’honneur de diriger le programme anniversaire de l’orchestre, quatre-vingts ans, jour pour jour, après son baptême du feu. Le 13 mars 1934, l’Orchestre national donnait son concert inaugural au Théâtre des Champs-Élysées avec un programme fleuve sous la direction de Désiré-Émile Inghelbrecht. Les années ont passé et le grand chef italien, familier de la phalange parisienne, reprend Mer calme et heureux voyage, l’ouverture symphonique de Mendelssohn qui marqua les débuts de l’orchestre. De la musique française ensuite, bien sûr, avec le Poème de l’amour et de la mer (avec Bernarda Fink en soliste) de Chausson, lui aussi à l’affiche en 1934. Enfin, quittant les contrées marines pour celles de l’âme, le chef italien dirige la Troisième Symphonie « Divin Poème » de Scriabine, compositeur dont il est l’un des meilleurs interprètes.
Jean-Guillaume Lebrun
Jeudis 6, 13 et 20 mars à 20h. Tél. 01 56 40 15 16.
Maison de Radio France, 116 avenue du Président Kennedy, 75016 Paris. Samedi 8 mars à 17h et 19h, dimanche 9 mars à 17h. Tél. 01 56 40 15 16.
Muséum national d'histoire naturelle, 57 rue Cuvier, 75005 Paris. Samedi 22 mars à 16h. Tél. 01 40 79 56 01.
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