Les mots de Ferré se répètent face à l’infini
Cédric Gourmelon, dont on a vu la saison [...]
Avignon / 2009 - Agenda Texte auteur vivant
aurent Gaudé s’empare du mythe dionysiaque et trame un récit initiatique pour démasquer le silence des consciences et dire la beauté furieuse du monde.
Un homme est là, corps dépenaillé par les années, assis sur un quai de métro, à New York. Il parle. Et sa parole, bandée par les souvenirs, tendue par la colère des siècles, déchire les chairs de l’imagination. Et ses mots forent les entrailles du temps. C’est Onysos qui parle…des plaines mésopotamiennes où il renaît de sa propre dépouille démembrée, de Babylone qu’il détruit, des enfers qu’il explore à la recherche de sa mère, des bords du Nil où il tue Penthée, d’Akko où il découvre l’amour… jusqu’à Troie où il invente le théâtre. Dieu enfanté dans la douleur et la sueur, Onysos a choisit le camp des pauvres, des humiliés, des sans voix. Ecrivain de haute intensité, Laurent Gaudé s’empare du mythe dans une langue crue et lyrique pour démasquer le silence des consciences et dire la beauté furieuse du monde. « Le mythe dionysiaque évoque la folie des hommes en montrant la folie des dieux : la violence gratuite, l’orgueil, la volonté de toute puissance qui peut mener à la dictature. » souligne le metteur en scène Bruno Ladet qui guide le comédien Giovanni Vitello, seul parmi les tumultes de cette écriture puissante et charnelle. Etourdissante.
Gw. D.
Onysos le furieux, de Laurent Gaudé, mise en scène de Bruno Ladet, du 7 au 30 juillet 2009, relâche le 19, à 14h, au Théâtre des Halles (Chapelle St Claire), Rue du roi René. Rens. 04 32 76 24 51 et www.theatredeshalles.com.
Cédric Gourmelon, dont on a vu la saison [...]