Seul(s), « un spectacle de politique intérieure » d’Olivier Duverger Vaneck
Olivier Duverger Vaneck raconte dans Seul(s) [...]
Avec One Song, la plasticienne et metteuse en scène flamande Miet Warlop invite à vivre une expérience collective. Célébrant l’unité dans la diversité, cet athlétique concert performance, d’une vitalité folle, dans l’exubérance et la densité de sa proposition, relève de l’exploit. Étonnamment jubilatoire.
Histoire (s) du Théâtre, le feuilleton théâtral initié par le NTGent Théâtre, s’augmente, avec One Song, d’un quatrième volet. Après le dramaturge et metteur en scène Milo Rau, le danseur et chorégraphe Faustin Linyekula et la performeuse castillane Angélica Liddell, la performeuse, Miet Warlop, propose, à son tour, sa réponse au défi lancé par le NTGent Théâtre : raconter « son » histoire du théâtre. Pièce pour douze interprètes, d’une puissance métaphorique explosive, One Song concentre tous les thèmes et motifs récurrents d’une œuvre marquée par la circularité et la répétition. À commencer par la forme donnée à la création elle-même, celle du concert sportif qui, déjà, était celle de sa première pièce. Mais unissant, de nouveau, les deux pratiques, musicales et sportives, elle pousse avec One Song leur conjugaison à son paroxysme en choisissant la compétition comme contexte. Une compétition « musicalo-sportive » ou « sportivo-musicale » pour le meilleur : repousser les limites, aller jusqu’au bout, ensemble, ici et maintenant.
Des performers hallucinants
Tout dans le dispositif scénique donne à penser que les spectateurs en investissant leurs places, sont là pour assister à un match. D’autant qu’en fond de plateau, face à eux, d’autres gradins s’élèvent, prêts à accueillir d’autres supporters ; gradins, quant à eux, flanqués d’un siège d’arbitre où trône celle qui fera office de maîtresse de cérémonie, distinction qui lui vaut non seulement d’être vêtue d’une salopette chic orange vif, mais surtout d’être dotée d’une troisième jambe, signe distinctif de son autorité par excellence qui ne saurait échapper à personne. Quand du microphone qu’elle a collé à sa bouche ne sortent que des borborygmes, la star du moment s’offre un quart d’heure de célébrité dont pâtit la présentation de l’équipe de compétiteurs qui fait son entrée. Les premiers rires du public fusent, entretenus notamment par la prestation inénarrable de la pom-pom girl à moustache qui ne ménage pas ses effets. Bizarreries et facéties s’enchaînent. Mais la drôlerie le dispute au sérieux des prestations des performers. Hallucinantes. Tandis que le contrebassiste fait ses abdos, la violoncelliste évolue sur une poutre, le batteur bondit d’un élément de son instrument à un autre, le claviériste saute, et le chanteur court sur un tapis roulant. Ensemble, ils jouent cette double partition physique et artistique, cette musicalement très belle « Unique Chanson », à fond, sur un rythme pop-rock que l’on dirait insoutenable, et que pourtant, ils soutiennent. On garantit l’effet cathartique.
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
P.S. : À noter que les avis de la rédaction divergent. Plusieurs parmi nous ont trouvé lassant le concert-performance, qui répète de nombreuses fois selon des rythmes différents la même boucle musicale.
à 22h. Relâche le 10. Tél : 04 90 14 14 14. Durée : 1h.
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