Classique / Opéra / ORCHESTRES EN FETE
NOUVEAUX PUBLICS, NOUVELLES FORMES ?
NOUVELLES FRONTIERES SYMPHONIQUES L’orchestre symphonique, le lieu musical par excellence où se cristallisent tous les enjeux et défis de la musique classique, condamnée à élargir son public tout en le rajeunissant, a commencé sa mue : répertoires métissés, actions jeune public, concerts de sensibilisation, mise en forme du concert, etc. Le week-end d’Orchestres en Fête à la Philharmonie, antenne parisienne d’une manifestation nationale visant « grâce à des événements aux concepts originaux et novateurs, à renouveler la perception que l’on peut avoir de l’orchestre et de la musique classique », présente en quelques concerts une photographie d’une nouvelle scène symphonique nationale bien décidée à faire bouger les lignes. / GROS PLAN / ORCHESTRES EN FETE / PHILHARMONIE
Publié le 25 février 2015 - N° 230La formation de nouveaux publics s’inscrit au cœur du projet de la Philharmonie de Paris. Pour être à la hauteur de sa volonté affichée d’ouverture, elle se doit d’être un laboratoire des nouvelles façons d’écouter la musique.
À l’occasion d’Orchestres en fête, quelques initiatives tentent de communiquer les séductions de la musique d’orchestre à des publics qui n’en sont pas nécessairement familiers, en s’adressant à tous les âges ou en revisitant le sempiternel « rituel » du concert. Pour les plus jeunes, le conte musical est une intéressante porte d’entrée vers un univers musical particulier. La narration avec des personnages « à hauteur d’enfant » crée une familiarité, une attention qui se déploie tant vers les mots que vers les sons. L’indémodable Pierre et le Loup de Prokofiev est un exemple à suivre, ce qu’ont fait l’écrivain Bernard Friot et Jean-François Verdier, compositeur et chef de l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, avec Anna, Léo et le gros ours de l’armoire, où le merveilleux tient en éveil l’attention des jeunes auditeurs.
Trouver sa place
Au-delà du jeune public, l’enjeu social et culturel de la Philharmonie doit être de permettre au plus grand nombre de trouver sa place dans l’écoute de la musique vivante, quand le monde du « classique » reste perçu – et pas toujours à tort – comme un territoire de l’entre-soi. Deux concerts participatifs explorent l’idée que même le public le moins initié peut s’y retrouver. Autour du ballet Pulcinella de Stravinsky dirigé par David Dewaste, l’Orchestre de chambre de Paris propose un quiz musical joyeusement animé par notre confrère Antoine Pecqueur. Quant à Enrique Mazzola, il invite tout simplement les auditeurs à chanter avec l’Orchestre national d’Île-de-France et la mezzo Stéphanie d’Oustrac les airs et chœurs célèbres de Carmen de Bizet. En permettant au public de répéter les airs avant le concert (sur www.orchestre-il.com), l’orchestre réintroduit subtilement la musique dans les foyers, et la rend ainsi familière.
Jean-Guillaume Lebrun
A propos de l'événement
NOUVEAUX PUBLICS, NOUVELLES FORMES ?du samedi 28 mars 2015 au dimanche 29 mars 2015
Philharmonie de Paris 1
221 Avenue Jean Jaurès, 75019 Paris, France
Philharmonie 2, Salle de répétitions, Tél : 01 44 84 44 84.