« Avignon, une école » de Fanny de Chaillé, une proposition qui se réapproprie des archives du festival pour les interroger au présent
Choisie par l’École de la Manufacture, à [...]
Appuyée sur une remarquable adaptation et une mise en scène qui ne l’est pas moins, la comédienne Lisa Martino porte haut les couleurs de l’œuvre phare d’Octave Mirbeau. Conçu comme un bijou, ce seul en scène bouleversant touche au vif.
« Voilà longtemps que je rêve autour du Journal d’une femme de chambre. Il y a dans cette confession lucide, terrifiante et pourtant très drôle, une vérité, une modernité encore scandaleuse. Une analyse sans concession qui raconte nos paradoxes et nos folies », note le metteur en scène Nicolas Briançon. Cette lecture du chef-d’œuvre d’Octave Mirbeau trouve la voie de son expression scénique dans une grande cohérence. Célestine, jeune parisienne et femme de chambre embauchée chez des notables de province, en est l’héroïne. Intimiste, l’unique décor plante le cadre d’une chambre de la domesticité du XIXème siècle. Sans aucun misérabilisme, il est conçu pour exhaler la solitude de celle qui l’habite. Il sublime aussi l’interprétation lumineuse de la comédienne.
Une brillante incarnation
Cette Célestine incarnée par Lisa Martino n’a pas à rougir des précédents visages – et non des moindres – qui l’ont personnifiée par le passé. Elle investit le rôle dans sa complexité avec beaucoup de brio et de justesse en nous attachant à son personnage. Généreuse, élégante, pittoresque, elle exploite toute la palette émotionnelle à laquelle son rôle puissant l’invite. Tour à tour rageuse, aguicheuse, rouée, canaille, sensuelle, manipulatrice, elle est cette voluptueuse Célestine qui, en confessant sans fard ses humiliations et ses révoltes, dénonce avec perspicacité la violence des rapports sociaux, l’hypocrisie de la conjugalité, le poids des préjugés sexistes dont elle est la victime et le témoin éclairé. Saisi dès les premières minutes, le spectateur, à la fois ébloui et charmé par cette prestation, avec matière à réflexion. Le XIXème siècle n’est au fond pas si loin.
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
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