Nefés

C’est l’une des pièces de voyage de Pina Bausch, créée en 2003, née depuis les rives du Bosphore et le cœur d’Istanbul. La pièce, intitulée « souffle » en turc,  revient à Paris quatorze ans après y avoir été présentée par le Théâtre de la Ville, neuf ans après la disparition de la grande dame, à l’imagination si bouleversante, qui écrivait non pas à partir du corps de ses interprètes mais de leur être infini, tenace et nourri de mille influences. La transmission en devient plus que jamais une question d’écoute, de profondeur, de sincérité…

Solos éblouissants

Alors qu’une quinzaine de nouveaux danseurs a rejoint la compagnie, dirigée depuis mai 2017 par Adolphe Binder, il est toujours très émouvant de découvrir ou redécouvrir ces œuvres où danse et théâtralité se mêlent et se confondent. Quelques touches culturelles apparaissent, dont en ouverture l’évocation du hammam, puis plus tard certains jeux d’ombres et de lumières, l’effervescence chaotique du trafic…  La pièce est structurée par des mouvements de groupe, des duos et solos éblouissants, façonnés par cette audace brillamment inventive dans le geste même, qui lui octroie une incomparable poésie, une sensualité à la fois éclatante, délicate et mélancolique. A ne pas manquer !

Agnès Santi