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Danse - Entretien / Jean-Paul Montanari
Après l’annulation d’une 40ème édition fort attendue, le festival Montpellier Danse renaît dans une version 40 Bis.
Comment va Montpellier Danse avec le report à cet automne de sa 40ème édition ?
Jean-Paul Montanari : Pour l’instant Montpellier Danse va bien, même si nous sommes comme tout le monde dans l’expectative. Comme nous l’avions annoncé, nous avons reporté environ 75% de la programmation de la 40ème édition sur ce dernier trimestre 2020. Tous les gens qui dirigent les établissements culturels de Montpellier (l’Opéra Comédie, Le Corum, le Théâtre des 13 vents, etc.) ont joué le jeu, ils nous ont fait de la place pour que nous puissions réinviter les artistes. Quant aux 25% qui restent, ce sont souvent les compagnies elles-mêmes qui ne pouvaient pas assurer leur venue à cette période. Nous ouvrirons donc dès la mi-septembre avec la reprise de So Schnell de Dominique Bagouet par Catherine Legrand, en plein air, ce qui devrait simplifier les choses, et nous terminerons ce festival 40 Bis fin décembre avec la reprise de Folia de Mourad Merzouki. Au fur et à mesure que nous avancerons certaines choses seront possibles, d’autres peut-être devront être annulées. Dans ce cas nous rembourserons les spectacles une deuxième fois. Cela use un peu les nerfs mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus grave actuellement.
Quels sont pour vous les temps forts de cette 40ème édition Bis ?
J.P.M. : Certaines créations me tiennent particulièrement à cœur. C’est le cas de LOVETRAIN2020 qui devait ouvrir cette 40ème édition au Corum, une place tout à fait privilégiée, et que l’on verra finalement au mois d’octobre à l’Opéra Comédie. Emanuel Gat est un artiste avec lequel j’ai déjà parcouru un long chemin, dont j’aime énormément la personnalité et le travail. J’attends aussi avec beaucoup d’impatience la création de Robyn Orlin, même si je doute malheureusement qu’elle puisse avoir lieu, et celle d’Anne Teresa De Keersmaeker, qui est la troisième pièce de son triptyque consacré à l’œuvre de Bach, cette fois sur les Variations Goldberg que j’adore. Après avoir vu les premières répétitions de L’Homme rare de Nadia Beugré, je sais que sa proposition sera particulièrement explosive. Le retour de Sharon Eyal, l’une des chorégraphes les plus en vue aujourd’hui dans le monde, avec le troisième et formidable chapitre de sa grande odyssée sur l’amour que j’ai déjà vu en Allemagne, va être un grand moment de plaisir pour les spectateurs. Enfin, lorsque Catherine Legrand reprend le So Schnell de Dominique Bagouet, comment voulez-vous que ce soir-là ne soit pas pour moi un moment extrêmement fort et émouvant ? Lorsque vous faites un festival, vous y programmez l’essence de ce qui vous importe.
Propos recueillis par Delphine Baffour
Tél. 04 67 60 83 60. www.montpellierdanse.com.
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