Week-end Open Space à l’Etoile du Nord
Au plus près de l’émergence, l’Etoile du Nord [...]
Une « célébration du présent » en forme de marathon euphorique.
Dans les années 1920, les « marathons de danse » étaient des concours dont sortaient vainqueurs ceux qui avaient dansé le plus longtemps possible – des heures, des jours, sans s’arrêter, jusqu’à l’épuisement. Si l’absurdité d’un tel projet peut nous frapper, elle témoigne aussi du choix de « miser sur la danse », en une époque de crise et de perte des repères, et de s’en remettre au mouvement, coûte que coûte. Johanne Saunier, chorégraphe formée chez Anne Teresa De Keersmaeker, interroge ce motif : avec Ine Claes et Sabine Molenaar elles sont trois, sur le plateau, engagées dans un mouvement qui ne s’arrête jamais, martelant le sol sans pause, gérant l’essoufflement, la monotonie, la perte de soi marquant cette épreuve – qui est aussi une expérience euphorisante. Pendant une heure, elles s’imposent, repoussent les temps morts, réinventent une nécessité constante. La danse comme art du souffle et de la survie.
Marie Chavanieux
Au plus près de l’émergence, l’Etoile du Nord [...]