Et soudain, dans la tourmente
Fruit d’une commande d’écriture faite à [...]
Avignon / 2018 - Entretien / David Bobée
Après Alain Badiou, Thomas Jolly et Christiane Taubira (accompagnée par Anne-Laure Liégeois), c’est cette année David Bobée qui donne rendez-vous aux festivaliers pour un feuilleton théâtral quotidien. En 13 épisodes de 50 minutes, Mesdames, Messieurs et le reste du monde s’empare de la question du genre.
Qu’est-ce qui vous a convaincu de reprendre le principe de ce feuilleton théâtral ?
David Bobée : L’idée même de ce feuilleton, que je trouve extrêmement belle : jouer tous les jours, gratuitement, interroger avec les spectatrices et les spectateurs des sujets politiques et sociétaux par le plaisir du théâtre. Avec, pour principe cette année, un mélange de comédiens professionnels, d’amateurs et d’étudiants en art dramatique. La rencontre de tous ces interprètes de générations, de classes sociales, d’origines et de couleurs de peau différentes tâchera d’incarner la diversité de notre population. Finalement, c’est un peu l’essence du Festival d’Avignon qui se joue dans cette idée de feuilleton, c’est-à-dire la sortie des lieux dédiés à l’art et la culture pour amener le théâtre là où sont les gens. Cette démarche de gratuité, de démocratisation, mais aussi de transmission ne pouvait que me séduire.
« Tous ces questionnements sur le genre n’ont d’autre objet que de défendre l’égalité. »
Tout cela en traitant l’une des lignes thématiques de cette édition 2018 : le genre…
D. B. : Oui. C’est un thème qui ouvre un champ de questions très large. Pour ma part, j’ai choisi d’axer ce feuilleton sur la lutte contre les discriminations et l’affirmation de l’égalité réelle entre toutes les personnes, quelles que soient les discriminations auxquelles elles peuvent faire face. Et il y en a beaucoup : la loi en compte vingt-quatre.
Vous dépassez donc le seul thème du genre pour établir des passerelles avec d’autres formes de discrimination…
D. B. : Exactement. Je crois que l’on ne peut pas parler de l’égalité entre les hommes et les femmes, de l’homophobie, des droits LGBT, des transitions d’identité…, en mettant de côté les autres discriminations. J’aimerais également redire que tous ces questionnements sur le genre n’ont d’autre objet que de défendre l’égalité : la stricte égalité entre toutes et tous. Cela, sans colère, sans agressivité, sans s’enfermer dans des stéréotypes, mais au contraire avec de la douceur et du courage. La douceur de ceux qui savent qu’ils ont raison, qu’ils ont le droit pour eux, que la marche vers cette égalité est en cours.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 12h. Relâche les 8 et 15 juillet. Tél : 04 90 14 14 14. Durée : 50 minutes.
Fruit d’une commande d’écriture faite à [...]