22h13
L’auteur, metteur en scène et vidéaste [...]
Théâtre - Entretien Jean-Philippe Vidal
Un homme hypnotise son épouse pour pouvoir s’évader dans les bras d’autres femmes. C’est Le Système Ribadier de Georges Feydeau, que Jean-Philippe Vidal met en scène entre comédie et poésie.
« Ce qui me semble, au premier abord, le plus intéressant dans le théâtre de Georges Feydeau, c’est ce qu’on appelle “la mécanique”. C’est-à-dire la forme. La construction d’une logique imparable et implacable, en même temps que l’absurdité de situations improbables. Comment se frotter aujourd’hui aux codes très appuyés et presque désuets du vaudeville, tout en restant fidèle à la volonté de l’auteur : ”être crédule et même pousser la crédulité au maximum, croire à tout ce qui arrive” ? Ici, à part deux fauteuils, il n’y aura aucun décorum, ce qui contraint les acteurs à une grande précision, une grande économie gestuelle. Ils sont dans l’obligation de jouer cette partition musicale à la virgule près, au point d’exclamation près.
L’étonnement de l’instant présent
Je leur demande ainsi d’être constamment dans l’étonnement de l’instant présent, d’assumer totalement la naïveté que cet étonnement suppose. Cela, afin que puisse émerger toute la poésie des personnages. Dans Le Système Ribadier, ce n’est pas ce qui se passe qui fait avancer la pièce, mais ce qui se dit. Il s’agit, sans doute, plus d’une comédie que d’un vaudeville. Une certaine forme de gravité surgit même par moment : par exemple, lors de la scène où Angèle Ribadier est supposée jouer un tour pendable à son mari pour le punir de ses tromperies. On a l’impression que, subitement, la comédie s’arrête. Puis elle repart de plus belle. Mais la suite de la représentation garde, jusqu’à sa fin, la trace de cette rupture. »
Propos recueillis par Manuel-Piolat Soleymat
L’auteur, metteur en scène et vidéaste [...]