La Lettre à Helga
Pour la première fois, l’auteur islandais [...]
Sylvain Maurice concocte une œuvre singulière, dans un espace intime où résonne une dimension humaine universelle : Ma cuisine. Une expérience narrative, visuelle, sonore et même… gustative.
« C’est un spectacle très particulier mais pas pour autant expérimental, car il raconte un parcours de vie, dessine une sorte de portrait. Celui de Victor, un homme dans une cuisine, lieu de vie intime et convivial où les langues se délient, où un peu comme dans un grenier s’accumulent divers objets, ustensiles, cartes postales… Dans Ma Cuisine, trois interprètes mitonnent une expérience théâtrale narrative, visuelle, sonore et même gustative puisqu’à l’issue du spectacle ils offrent une dégustation. La création a été notamment inspirée par Philippe Rodriguez-Jorda, marionnettiste et cuisinier, qui a fait naître le personnage de l’homme de la cuisine, muet mais cependant remarquablement expressif, à la manière de Jacques Tati. Le comédien marionnettiste Brice Coupey l’interprète, Nadine Berland l’accompagne, ouvre les livres, raconte, lit les cartes postales, et Laurent Grais crée une partition sonore grâce à une batterie… de cuisine. Au fil d’une écriture qui inclut un dispositif vidéo, tous trois forment un je choral, dessinent un puzzle de l’enfance à la maturité.
Une cuisine monde
Du Kouign Amann breton au Phô vietnamien, en passant par une mémorable crêpe party, le monde s’invite dans la cuisine, lieu d’échanges, de surprises, de convivialité, où affleurent les émotions de l’enfance, la magie de la mémoire, la puissance du désir. Dans cette cuisine, on fait aussi connaissance avec un oncle généalogiste un peu fou, une grand-mère bien-aimée et fin cordon bleu, un chat étrange… Cette manière de procéder par fragments qui s’entrelacent fait écho à Georges Perec, parrain tutélaire du spectacle. L’écrivain a beaucoup travaillé sur l’intime sans jamais rien dévoiler, il a en particulier essayé de trouver une forme d’universalité à travers des souvenirs précis, qui peuvent paraître totalement improbables et rappeler pourtant par ricochets des choses à chacun d’entre nous. Au gré d’un cheminement intime, je m’appuie sur des éléments très concrets dont la cuisine serait le média, ou plus exactement le prétexte. A travers une mémoire singulière, on peut toucher celle de tous, en mobilisant tous les sens… »
Propos recueillis par Agnès Santi
du lundi au mercredi à 20h30, le jeudi à 19h30, vendredi 14 à 20h, samedi 15 à 18h. Tél : 01 30 86 77 79.
Pour la première fois, l’auteur islandais [...]